mardi 9 février 2016

"Les Portes de Fer"

J'ai déjà évoqué cet écrivain danois dans le cadre de l'atelier de lectures de janvier. Son avant-dernier roman, "Les Complémentaires", avait été apprécié par l'ensemble des lectrices de l'atelier. J'ai tout de suite acheté en librairie son tout dernier livre, "Les Portes de Fer", publié chez Gallimard. J'ai retrouvé le même état d'esprit dans ce texte attachant. Jens Christian Grondahl nous brosse le portrait d'un homme dans trois moments de sa vie : sa jeunesse, sa vie d'adulte et sa maturité. Le narrateur revient sur ses jeunes années, sa découverte de la littérature allemande (Thomas Mann en particulier),  son engagement communiste. Il doit aussi assumer une vie de famille avec une mère souffrant du cancer, un père débordé et une sœur accaparée par son couple. Il part à Berlin rejoindre la fille de son professeur de lettres et découvre la sensualité. Mais cet amour de jeunesse va s'éteindre brutalement, et il entreprend sa période d'homme adulte, devenu père de famille et professeur de lycée. Lors de la quarantaine, il finira par divorcer et vivra un célibat volontaire. Il semble que ce volet "famille" se referme et le narrateur choisit sa solitude sans éprouver de regret. Intervient dans le roman la période "serbe" comme un thème central car il accueille chez lui un étudiant immigré des Balkans qui lui présente sa mère dont il tombe amoureux. Mais, cet intermède fera long feu. Ensuite, la soixantaine le libère des obligations sociales et professionnelles. Il s'est éloigné de son père, de sa fille, de son ex-femme. Il part à Rome et décrit son séjour solitaire. Il rencontre une jeune photographe danoise qui va peut-être lui redonner le goût de vivre. Ce livre offre une musique "grondahlienne" où on entend murmurer les confidences de l'écrivain sur l'amour, le couple, la famille, la société. Le sentiment de solitude domine le texte et malgré les amours et les relations, le narrateur vit une sorte d'exil intérieur, une difficulté de vivre que l'on retrouve dans toute son œuvre. L'année commence bien avec Jens Christian Grondahl, un grand écrivain contemporain venu de Copenhague...