mercredi 20 novembre 2019

Atelier Lectures, 2

Dans le deuxième temps de l'atelier, nous avons abordé les coups de cœur. Mylène a évoqué le roman de Gaëlle Josse, "Une longue impatience" aux Editions Noir sur Blanc en 2018. En Bretagne, une femme perd son mari en mer. Plus tard, elle se remarie mais son fils, issu de son premier mariage, s'intègre mal dans sa nouvelle famille. Il finit aussi par prendre la mer comme son père pêcheur. Comme elle ne revoit pas son fils, une longue attente commence qu'elle va combler par l'écriture de lettres où elle lui raconte les plats qu'elle lui préparera à son retour. Mylène a aimé cette femme à l'amour maternel infini. Comme une folie assumée. Ce récit délicat et intimiste raconte la patience des mères, souvent en première ligne dans les moments difficiles de l'existence. A lire aussi ses précédents romans parus en livre de poche. Mylène a rencontré l'écrivaine, invitée par la bibliothèque municipale de Voglans. Elle nous a bien confirmé que sa personnalité semblait coïncider avec ses livres : la même délicatesse, la même intelligence du cœur. Danièle a présenté "Les Disparus" de Daniel Mendelsohn, paru en 2007 et Prix Médicis du Livre étranger. Entre 2001 et 2005, l'écrivain américain est parti à la recherche de traces laissées par la famille de son grand-oncle maternel disparue pendant la Shoah. Seul membre de la fratrie à être resté en Europe, cet oncle, raconté par son grand-père, fascinait son neveu depuis son enfance. Ce récit extraordinaire nous entraîne en Europe centrale avant 1939. Cette fresque historique poignante se lit avec le cœur serré et pour comprendre le chaos de cette époque, il faut absolument la découvrir. Pour ma part, je l'ai lu à sa sortie et je le relirai certainement car une seule lecture ne suffit pas. Ce classique contemporain, un chef d'œuvre de la littérature du XXIe siècle, reconstitue un monde perdu à la manière de Proust, celui de tous les Juifs de l'Holocauste mais rappelle l'immense culpabilité des frères de son oncle qui n'ont pas su ou pu aider leur famille en Europe. Une lecture incontournable, grave et profonde qui demande une attention certaine. Geneviève a présenté son coup de coeur, "Océan mer" d'Alessandro Baricco. Au bord de l'océan, se croisent sept personnages au destin étrange. Sept naufragés de la vie qui tentent de recoller les morceaux de leur existence. Il est aussi question du naufrage de la Méduse… Un roman à suspense, un roman d'aventures et une méditation philosophique. Pascale a choisi "Rue Darwin" de Boualem Sansal. Le narrateur retourne rue Darwin à Alger après la mort de sa mère. Une figure domine cette histoire, celle de Lalla, toute puissante grand-mère, patronne d'un bordel. Ce récit truculent montre un peuple déchiré entre leur patrie et une France avec qui les comptes n'ont toujours pas été soldés. Nous reparlerons de cet écrivain en janvier où nous lirons quelques auteurs algériens dont Boualem Sansal. Odile a recommandé le livre de Maxim Léo, "Histoire d'un Allemand de l'Est". Ce journaliste berlinois avait vingt ans au moment de la chute du Mur. Il relate l'histoire de sa famille dont le grand-père a contribué à la fondation de la RDA. Son père ne croyait déjà plus à l'idéal communiste. Ce document exceptionnel se déroule sur une soixantaine d'années. A découvrir pour commémorer les trente ans de la chute du Mur et de l'effondrement de la RDA. Voilà pour les coups de cœur de novembre… Des idées de lecture pour passer l'hiver au coin du feu avec un bon livre à la main et un verre de très bon vin blanc (à consommer avec modération)…