lundi 3 juin 2013

Rubrique cinéma

Je ne vais pas souvent voir des comédies, souvent trop légères à mon goût et toujours d'un optimisme bêtifiant... J'ai pourtant apprécié le film franco-portugais, "La cage dorée" de Ruben Alves qui a attiré plus d'un million de spectateurs. Ce film évoque la diaspora portugaise à Paris. Depuis trente ans, Maria et José Ribeiro font partie de cette communauté solidaire et traditionnelle. Maria s'occupe d'un immeuble bourgeois et bénéficie d'une petite loge, décorée avec amour. Les occupants de l'immeuble exigent beaucoup et Maria ne compte ni ses heures, ni son temps de repos : corvéable et docile. José, son mari, est chef de chantier et lui aussi, travaille sans relâche pour un patron débordé et au bord de la faillite. Un jour, notre couple d'immigrés portugais reçoit une lettre d'un notaire leur signifiant un héritage d'un frère qui leur a laissé un domaine viticole du côté de Porto à la seule condition qu'ils y vivent. La comédie démarre vraiment quand une sœur de Maria découvre le secret et diffuse la nouvelle à tout l'entourage. Nos deux travailleurs exemplaires vont découvrir l'hypocrisie sociale quand tous leurs employeurs s'affolent à la pensée de les perdre. Se greffe aussi l'histoire d'amour de leur fille avec le fils de l'entrepreneur. Le grand dilemme surgit dans leur vie de labeur : avec cet héritage, vont-ils enfin rentrer au pays, retrouver leurs racines ?  Vont-ils enfin reconquérir leur liberté et abandonner cette cage dorée de concierge  ? Le réalisateur aborde tout en finesse et avec humour les thèmes du déracinement, de la nostalgie du pays quitté, de l'intégration réussie pour les enfants qui, eux, se sentent avant tout français. Les scènes sont parfois traitées avec un ton juste et un respect total pour toutes ces générations de Portugais, contraints à l'exil pour travailler en rêvant d'un retour dans leur pays à l'âge de la retraite. Je ne révèlerai pas la fin du film car si vous avez envie de vous détendre, ce film vous apportera un souffle d'optimisme et de nostalgie, aussi, saudade oblige... Comme tous les petits-enfants d'immigrés, (mes grands-parents paternels au début du XXème siècle ont quitté leur région d'Aragon en Espagne pour travailler au Boucau près de Bayonne), je ressens un sentiment de solidarité et d'empathie pour les Portugais, Espagnols, Italiens, immigrés souvent méprisés sur le plan social qui ont eu le courage de quitter un pays qu'ils adoraient pour vivre une vie meilleure...