vendredi 6 février 2015

Quand les livres brûlent

Après avoir vu des images terribles d'autodafé en Allemagne, en Autriche quand les nazis prenaient le pouvoir, l'Histoire se répète dans ses plus sombres instincts de destruction, d'anéantissement de la culture et de la pensée. J'ai lu dans la presse l'information suivante : "Le mois dernier, les combattants de l'Etat islamisque auraient pris d'assaut la Bibliothèque centrale de la deuxième ville d'Irak afin de détruire deux milliers d'ouvrages éducatifs, scientifiques ou encore dédiés à la jeunesse, invoquant la désobéissance à Dieu". Dans cet article, le journaliste évoque qu'ils ont épargné les livres sur l'Islam. La poésie, la philosophie, le sport, les sciences, la santé sont des domaines "impurs" à leurs yeux et complétement inutiles, voire nuisibles. On se croirait dans des temps éloignés, obscurantistes et que l'on souhaite définitivement disparus. Comme j'ai la passion des livres et de la culture, ces actes barbares me sidèrent et je ne parle même pas des horribles meurtres par décapitation des otages qu'ils détiennent. L'inhumanité de ces combattants s'applique aux hommes, aux femmes et aux enfants. Les livres ne sont que des objets en papier, certains pourraient se dire que ce n'est pas très grave après la violence meurtrière sur les ennemis, les mécréants. Mais, brûler des livres démontre que la barbarie est proche de nous et on ne mesure pas assez le bonheur de vivre dans notre Europe où chacun peut rentrer paisiblement dans une librairie, dans une bibliothèque, chez un bouquiniste, dans une maison de la presse. Je me rends compte de cette chance là, de vivre dans un pays où existent la liberté de lire ou de ne pas lire, la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté de choisir sa vie, de s'éduquer, de s'informer, de vivre dans un espace commun à tous sans distinction de classe, de religion, dans une paix sociale parfois fragile comme on l'a vécu en janvier dernier. Quand les livres ne brûleront plus, le monde sera plus respirable...