samedi 8 octobre 2016

Jeudi des Livres, 1

L'atelier de lectures ne se tient plus le mardi, mais le jeudi... Dorénavant, nous nous retrouverons une fois par mois à l'AQCV qui m'a très gentiment prêté une salle pour nous réunir autour des livres. Ce jeudi des livres (Je dis des livres) a démarré le 6 octobre et malgré l'absence de quelques participantes, nous étions assez nombreuses pour former un groupe de lectrices très motivées. J'ai proposé d'aborder pendant les deux heures de la séance les coups de cœur de l'été. Nous avons envisagé une formule un peu plus inédite en conservant pendant la première heure, les coups du cœur du mois et dans la deuxième heure, une d'entre nous mène la séance en ayant choisi un thème ou un roman, un essai ou un écrivain. Pour lancer la nouvelle mouture pour le jeudi 3  novembre, j'ai pensé à un roman de Pascal Quignard, "Les solidarités mystérieuses", une ouverture fictionnelle à sa pensée et à son œuvre. Ensuite, je passe le "relais" pour une proposition nouvelle en décembre. Ce partage des projets de lecture permettra une participation plus active de mes amies lectrices. Mylène a pris la parole pour évoquer ses coups de cœur : "Nora Webster" de Colm Toibin, un écrivain irlandais, très apprécié dans son pays et chez nous. Il décrit la vie d'une veuve en se mettant à sa place dans les années 80. Ce temps du deuil est analysé d'une façon magistrale. Mylène a cité "Les pêcheurs d'Islande" de Pierre Loti, roman qu'elle a acheté dans la très bonne Librairie du Renard à Paimpol. La prose de Loti est toujours aussi belle dans les descriptions marines. Evelyne a poursuivi en résumant un ouvrage de Matin Arditi, "L'enfant qui mesurait le monde". L'histoire se déroule dans une petite île grecque avec trois personnages emblématiques : Maraki, une femme courage, pêcheur à la palangre (aux filets), son fils autiste, Yannis,  et un architecte américain, Eliot. Eliot a perdu la trace de sa fille qui était installée dans l'île pour effectuer des fouilles archéologiques. Un projet d'hôtel perturbe la population et la découverte des cahiers de sa fille va peut-être enrayer la spirale infernale du tourisme de masse qui dégrade les paysages grecs. Un très bon roman, selon Evelyne, helléniste de toujours et sensible aux belles histoires. La relation entre Yannis et Eliot l'a particulièrement marquée. Régine a poursuivi l'évocation des coups de cœur en nous parlant avec conviction et passion du livre de Rabih Allameddine, "Les vies de papier", publié chez l'éditeur "Les Escales". Ce journal intime est tenue par une libraire, Aaliya Saleh, âgée de 72 ans. Elle raconte sa passion de la littérature en citant ses mentors comme Pessoa (tiens, tiens), Kafka et Nabokov. Régine a précisé que ce livre ne se lit pas d'une seule traite. Il vaut mieux le savourer en accompagnant cette libraire qui a rejeté les carcans d'une société libanaise qu'elle juge trop traditionnelle. Elle nous a lu des extraits qui nous donnaient l'envie de le lire et avant de conclure, elle a ajouté un deuxième coup de cœur avec "Mémoire de fille" d'Annie Ernaux, un ouvrage d'autofiction remarquable sur sa jeunesse. Comme la séance était réservée aux coups de cœur, je consacrerai un deuxième billet lundi.