mardi 13 novembre 2012

Rubrique cinéma

Ce film français, "L'air de rien" , relève d'une modestie rare de nos jours.  Les deux réalisateurs, Stéphane Viard et Grégory Magne, ont choisi un sujet socio-people, celui de la faillite d'un chanteur, Michel Delpech. Tout est modeste dans ce petit film : un décor de province, l'Auvergne, deux huissiers de justice, un chanteur populaire "has been", des dialogues sommaires. Bref, le spectateur(trice) peut s'ennuyer dès les premières minutes. Mais, le charme opère en s'attachant au personnage du chanteur, vieillissant dans la solitude et la dépression, rêvant de son passé glorieux. Un huissier de justice  "humain" par rapport à son collègue cynique, doit régler le problème des dettes du chanteur. Il se lance alors dans un rôle d'imprésario pour chercher des salles de spectacle. Il utilise ses propres clients, propriétaires de salles qu'il va manipuler pour aider le chanteur endetté. On assiste ainsi aux prestations de Michel Delpech devant des publics de fans qui redécouvrent la saveur des années 80 dans une France rurale, simple et nostalgique. Les "ritournelles" entraînantes de Delpech rythment le film et lui justifient son titre,  "L'air de rien". Une amitié naît entre cet huissier si peu doué pour ce métier de prédateur et le chanteur populaire, qui sort ainsi de sa galère et de l'angoisse des dettes. Des valeurs toutes simples apparaissent au fil du film : la solidarité, l'amitié, la simplicité, la sobriété. Grégory Morel, notre huissier si gentil rend hommage à son père, grand fan du chanteur, et quittera son associé sans coeur. Cette comédie se laisse regarder avec plaisir et détonne dans le panorama du cinéma d'aujourd'hui.