mardi 11 novembre 2014

Escapade madrilène, 2

Au programme du lundi 3 novembre, le "Thyssen" situé entre le Prado et la Reina Sofia. Un très beau musée, installé dans un palais du XVIIIè avec des toiles de Guardi, Canaletto, Degas, Gauguin, Van Gogh, Picasso, Kandinsky, etc. Je ne peux pas citer tous les grands peintres mais je suis tombée à l'arrêt devant le seul Giacometti que j'aime énormément, et un Hopper magique sur la solitude. J'ai eu la surprise de trouver deux Morandi, un artiste-peintre de Bologne qui peint des natures mortes "spirituelles" avec des bouteilles. Après cette halte de deux heures à arpenter ces salles très agréables malgré une fréquentation importante, j'ai poursuivi mes visites culturelles en prenant l'air du côté de la Plaza Santa Anna pour prendre en photo la statue de Federico Garcia Lorca, et en parcourant ces rues du quartier nommé "Las Lettras", je pouvais lire des phrases incrustées dans le sol de différents écrivains dont Lope de Vega : un hommage délicieux à la littérature espagnole ! Avant de visiter le Prado, j'ai voulu rentrer dans la gare d'Atocha, célèbre pour son jardin botanique à l'intérieur et son architecture à la Gustave Eifel (et aussi pour l'attentat terroriste de 2004 qui a provoqué la mort de 300 victimes). Près de la gare et longeant le parc Retiro, on trouve une rue entière d'échoppes de bouquinistes, peintes en gris et proposant des milliers de livres à des prix raisonnables. Quant au Prado, j'avoue ma légère déception car je l'imaginais aussi vaste que Le Louvre. La centaine de salles offrent un panorama exhaustif de la peinture espagnole (El Greco, Vélasquez, Goya, Zurbaran) mais, pour ma part, je ne trouve pas la lumière qui illumine les tableaux de la Renaissance italienne... J'ai toutefois été très impressionnée par les peintures noires de Goya, teintées de désespoir, de folie et de démesure : une peinture hallucinatoire et angoissante. Quel peintre pour son époque ! Et cela changeait de tous les portraits de nobles espagnols... Après ces Goya fantastiques, j'ai admiré les toiles de Jérôme Bosch et celles de Patinir que j'aime tout particulièrement. Une journée assez douce dans la journée avec un soleil castillan et une toute petite pluie vers 18h : il pleut sur Madrid quarante jours par an... Et on peut vite se protéger dans les nombreux musées, oasis de beauté et de culture.