jeudi 2 novembre 2017

Madrid, 4

Pour découvrir Madrid, il suffit d'une petite semaine. Arrivée mardi, je suis repartie dimanche en passant cinq nuits dans un bel appartement ancien, situé dans la calle Atocha. Je prenais le temps de me balader dans la ville en programmant deux visites de musée par jour (parfois trois) pour mieux savourer mes découvertes. J'ai consacré ma journée de jeudi à trois autres musées, à la Bibliothèque nationale avec en fin d'après-midi, une grande balade dans le magnifique parc du Retiro. Le Lazaro Galdiano  abrite une collection particulière d'un éditeur et collectionneur d'art. Je voulais surtout admirer un Jérôme Bosch, son "Saint-Jérôme méditant", un petit tableau surprenant et bien plus sage que l'ensemble de son œuvre. Dans cet hôtel particulier, logent deux toiles de Goya dont "le Sabbat des sorcières", très réputé que j'ai eu le plaisir de revoir. J'ai redécouvert le génie noir de Goya dans ses peintures sur la folie humaine et sur la guerre. Comme j'avais lu une biographie de Michel del Castillo sur le peintre, je comprenais mieux la modernité des toiles goyesques. Dans le même quartier, se situe le musée le plus émouvant de Madrid : le Sorolla. Ce peintre espagnol (1863-1923), de tradition impressionniste, a vécu dans cette belle maison, entourée d'un petit jardin enchanteur avec des fontaines et des statues. Son atelier se visite avec une certaine ferveur de la part des amateurs de peinture lumineuse. Ses toiles accrochées sur tous les murs de l'atelier racontent sa belle vie d'artiste. Il peint la mer, les plages (dont celle de Biarritz), les femmes, les enfants dans une palette de couleurs allant d'un blanc cotonneux au bleu de la mer, au rouge des vêtements, au jaune des intérieurs... Ce peintre dit "luministe" me fait penser à un Bonnard, un Vuillard qui auraient peint en bord de mer... Dans cette maison-musée, tous les objets du peintre sont exposés : ses livres, ses pinceaux, son bureau, son salon, etc. On se balade dans cet espace intime avec le sentiment de se retrouver dans un atelier qui communique à chaque visiteur, une quiétude heureuse. Plus tard, je suis retournée à la Bibliothèque nationale qui présente quelques livres anciens dans un espace muséal. J'aime regarder de très prés des manuscrits enluminés, des incunables, des livres rares. Même à l'étranger, je n'oublie jamais ma passion des livres et de la littérature... J'ai ensuite pris un grand bol d'air au parc du Retiro, aménagé en 1869 où tous les madrilènes se promènent, font du jogging, de la barque, du vélo et se prélassent dans ce très bel espace, poumon vert de la capitale... En quittant le parc, j'ai longé les échoppes des bouquinistes ! Un régal des yeux de retrouver ces milliers de livres au cœur de Madrid...