vendredi 21 août 2020

Rentrée littéraire, 2

 Du côté de la littérature étrangère, 165 romans devront trouver une place sur les tables des libraires. Dans cette vague automnale, j'ai retenu quelques noms appréciés des amateurs de littérature : Julian Barnes, Salman Rushdie, Colum McCann, Daniel Mendelsohn, Jonathan Franzen, Jon Kalman Stefansson, etc. La presse relève aussi les espoirs des "primo arrivants" avec des récits souvent autofictionnels comme "La petite dernière" de Fatima Daas, "La part du sarrazin" de Magyd Cherfi, "Le temps gagné" de Raphaël Enthoven, "La naissance d'un père" d'Alexandre Lacroix, et bien d'autres récits sur la famille, l'identité, le couple, les relations parents-enfants. Les romans d'exofiction (biographies romanesques) marquent le pas mais le journal retient quelques titres sur le frère de Rimbaud (quelle idée !), sur le découvreur de Lascaux, sur Emily Dickinson, et d'autres inconnus exploités par l'imagination des écrivains. Sur ces plus de cinq cents nouveautés, combien vont rejoindre les étagères des lecteurs ? Les tirages des livres sont particulièrement déséquilibrés. Certains atteignent des chiffres astronomiques (Musso, Grimaldi, Lévy) et d'autres parviennent à peine au millier d'exemplaires. Dans "Le Monde des Livres" d'aujourd'hui, la première page est réservée à Colum McCann qui, avec son "Apeirogon", explore le conflit israélo-palestinien. "Magistral, ce roman", souligne la rédaction du journal. Certains éditeurs préfèrent reporter des publications en janvier avec l'accord des auteurs. A cause de la crise sanitaire, un grand nombre de salons littéraires a été supprimé et le monde de l'édition craint parfois une désaffection du public. A leurs yeux, les librairies jouent un rôle majeur pour la diffusion de l'écrit. Dans les feuillets du Monde, il est aussi question du norvégien Knausgaard et du dernier tome de son autobiographie colossale. D'autres articles évoquent Florence Seyvos, Pilar Quintana, Brit Bennett, etc. Une enquête aborde la place des essais dans la rentrée où la Covid-19 est largement traitée. L'écologie devient aussi un sujet récurrent, obsédant et hégémonique. Dans le flot habituel des ouvrages sociétaux, il existe aussi des documentaires plus inattendus comme "Une histoire universelle des ruines des origines aux Lumière" et aussi "Musée, une histoire mondiale". J'avoue que ces deux titres m'intéressent particulièrement. Bientôt, des listes sélectives apparaitront dans les médias et les critiques vont faire leur travail en mettant en valeur des livres à lire absolument et d'autres à fuir littéralement. En franchissant les portes d'une librairie, le lecteur(trice) oublie toutes ces recommandations et hume à sa guise les romans et les essais correspondant à ses goûts, à ses intérêts, à ses curiosités. La rentrée littéraire montre son bout de nez et dans quelques jours, elle prendra son rythme de croisière en espérant que nos si belles librairies restent éternellement ouvertes !