vendredi 13 février 2015

Rubrique cinéma

Cet après-midi, j'avais envie de voir un bon film et j'ai choisi "Les merveilles" à l'Astrée. La réalisatrice, Alice Rohrwacher, raconte une saga familiale qu'elle situe en Toscane, à la limite de l'Ombrie. Comme dans un jeu de cartes, il y a le père, d'origine allemande, bourru, toujours vociférant ses ordres, faisant travailler ses quatre filles, sa femme et sa belle-soeur. Il maintient sa tribu loin de la ville, dans un monde préservé et naturel, en autarcie. Son comportement à la limite d'une certaine violence le fragilise aux yeux de sa femme. Sa principale activité concerne l'apiculture et nombreuses sont  les scènes où on les voit tous, s'occuper des ruches, des abeilles, de la récolte du miel, de la mise en bocal. Tout tourne autour de cette activité. La fille aînée, Gelsomina, rencontre un jour une dame-licorne, comédienne d'une émission de télé-réalité sur les producteurs authentiques du terroir. Gelsomina veut inscrire son père à ce concours mais lui ne veut pas en entendre parler. Il fuit le monde médiatique et ne supporte pas l'irruption de la nouveauté dans sa vie marginale. Ils reçoivent aussi un jeune délinquant allemand pendant les vacances pour arrondir leur fin de mois. Ce jeune garçon, rétif à tous les gestes d'attention, se mure dans le silence. Les filles l'apprivoisent peu à peu au fil des jours et du travail à la ferme. Le moment approche où le jeu télévisé présente les candidats dont l'apiculteur pourtant opposé à ce jeu de cirque médiatique : vont-ils choisir le miel écolo du père ? Je ne donnerai pas la réponse. Il faut aller voir ce film étrange, poétique, hors du temps d'aujourd'hui, atypique. Le personnage de Gelsomina illumine le film, car elle symbolise l'inévitable envol de la jeunesse loin du cocon familial, de la complicité entre les sœurs et de l'amour parental. Un film subtil, au goût de miel, sonorisé par le bruissement de milliers d'abeilles...