vendredi 11 janvier 2019

Rubrique cinéma

Je commence bien l'année avec un bon film : "Une femme d'exception" de la réalisatrice américaine Mimi Leder. Comme j'ai gardé et je garderai la fibre féministe jusqu'à la fin des temps, j'avais envie de voir ce biopic qui raconte la vie d'une avocate, Ruth Bader Ginsburg.  Elle siège aujourd'hui, à 85 ans, à la Cour Suprême et elle est considérée comme l'une des plus grandes figures progressistes des Etats-Unis (cela nous change du président !). Dans les années 60, jeune avocate idéaliste, Ruth vient d'avoir un enfant et ne trouve aucun cabinet qui veut bien l'engager. Elle accepte une affaire fiscale avec son mari et elle comprend que sa carrière démarre. Elle prend conscience de la discrimination fondée sur le sexe. L'affaire dont elle s'occupe concerne un homme qui prend en charge sa mère très gravement malade. Il ne bénéficie d'aucune aide sociale parce que la loi stipule que ces rôles d'aidants sont occupés par des femmes. A partir de cette anecdote, l'avocate se bat avec l'aide de son mari pour faire admettre aux trois juges la discrimination dont cet homme est victime. Ce film, écrit par le propre neveu de Ruth Bader Ginsburg, a été nourri par les commentaires de la juge elle-même. Il a épluché les archives personnelles de sa tante et celles de la Bibliothèque du Congrès. La réalisatrice construit son film d'une façon classique, solide, sans effets artistiques pour valoriser le combat juridique nullement ennuyeux de l'avocate. Car cette héroïne des temps modernes a fait évoluer les mentalités et la société américaine. Dans les années 60, les femmes ne disposaient pas des droits conquis aujourd'hui après des longues luttes, des luttes pacifistes… Le couple uni et solidaire qu'elle forme avec son mari n'était pas courant à cette époque et le film s'attache à évoquer l'aspect égalitaire des relations femmes-hommes. Porté par Felicity Jones, le personnage de Ruth s'affine au fil des images et s'affirme avec force face aux injustices subies par les femmes même dans un pays démocratique. Un beau portrait de femme, une lutte juste pour des droits justes, du cinéma efficace, sans fioritures…