mercredi 15 octobre 2014

"Photos volées"

Ce roman de Dominique Fabre, édité chez L'Olivier diffuse une note mélancolique et nostalgique. Comme on se rapproche de la Toussaint, étape dans l'année pour rendre un hommage aux disparus,  "Photos volées" ressemble à un recueil de souvenirs... J'avais envie d'interrompre sa lecture par manque de rythme, de vitalité, de tonicité, mais ma patience a  pris le dessus pour le lire jusqu'au bout. Je respecte le travail d'un écrivain et j'ai essayé de  trouver dans ces pages,  du charme, lié à la nostalgie et aux regrets. Le héros déprimé du roman se nomme Jean, il a 58 ans et vient de perdre son emploi dans une société d'assurances. Libéré d'un travail sans intérêt, il est obligé d'en chercher un autre et les scènes décrites au sein de l'ANPE sont assez désespérantes même si l'auteur utilise l'ironie à bon escient. Il dresse le bilan de sa vie et veut trier ses affaires. Il a tout le temps de s'adonner à sa passion qu'il avait abandonnée.  Il se refugie dans ses "photos volés", qui racontent son histoire. La photographie maintient  Jean, "debout", vivant et actif. Il reprend toutes ses anciens clichés, formant un vrai kaléidoscope concernant les femmes de sa vie, ses déambulations dans Paris, ses petites escapades, ses amis, etc.  Comment vivre ce temps soudain libre de toutes obligations ? Il ressent un sentiment de vacuité, de solitude et d'égarement, mais peu à peu, il retrouve le goût de vivre grâce à des rencontres et à une nouvelle relation amoureuse. Et ce cadeau inattendu , le temps enfin délivré, le réconcilie avec cet art furtif et immédiat, la photographie... Dominique Fabre semble nous susurrer que la vie peut encore réserver de belles surprises surtout, quand on ne s'y attend pas le moins du monde... Un  roman d'aujourd'hui réaliste qui relate une double crise, celle d'un quinquagénaire au chômage et celle d'une société en plein doute.