mercredi 20 février 2019

Ma kindle

J'ai craqué, craqué, hélas craqué… pour une Kindle ! Moi, la passionnée du papier, de son odeur, de sa plasticité, de son format, de sa maniabilité ! J'ai acquis son horrible concurrent, inodore, rigide, incolore. Evidemment, cet objet technologique ne me tentait guère et j'ai même nié son utilité en me situant dans les anti-liseuses. Oui, cet objet moderne s'appelle une "liseuse", je préfère ce mot porteur de symbole. La lecture mute beaucoup depuis dix ans. J'avoue que je lis la presse sur ma tablette ainsi que diverses informations sur des sites culturels, des blogs littéraires de qualité. J'ai donc des habitudes de lectrice sur le Net et j'ai gravi une marche de plus en optant pour cet outil. Car, au fond, c'est banalement un outil informatique pratique. Nous baignons dans cet univers depuis plus de vingt ans et ce serait vain de nier cette nouvelle civilisation qui nous influence à utiliser les smartphones, les ordinateurs, les GPS, les tablettes, etc. D'ailleurs, les citoyens non connectés souffrent de cette marginalisation technologique. J'ai moi-même encouragé l'informatisation des petites bibliothèques en Isère quand je travaillais au Conseil Général dans les années 90. A l'époque, les taches de catalogage et des prêts se faisaient à la main et on ne reviendrait plus aujourd'hui sur ces méthodes ancestrales. Il faut bien épouser tranquillement la modernité sans pour autant succomber à la folie des achats compulsifs sur les derniers modèles. Ma Kindle va surtout m'accompagner dans mes voyages et mes déplacements. Je l'apprivoise au fil des jours pour constituer ma bibliothèque portative. J'ai donc téléchargé quelques romans classiques gratuits : Flaubert, Proust, Stendhal, Nerval. J'ai aussi constitué un rayon philosophie : Marc Aurèle, Nietzsche, Paul Valéry. Dans le catalogue, j'ai trouvé Rimbaud que je relirai avec plaisir. Cet objet se glisse dans un sac à dos et n'encombre pas. Le seul petit problème réside dans sa charge. Il ne faut pas oublier la prise et le cordon… Sinon, pas de lecture en vue. Imaginer tant de livres dans cet espace minime aurait fait rêver des lecteurs compulsifs d'antan. J'ai donc succombé à ce cadeau d'anniversaire et je l'utilise dans mes déplacements… J'ai l'impression de transporter des tonnes de livres pour éviter une panique à bord quand je ne suis pas entourée de ces murs de papier…