vendredi 28 novembre 2014

Rubrique cinéma

J'ai vu cet après-midi "L'incomprise" de la réalisatrice Aria Argento dans le cadre du festival du cinéma italien. Aria est une fillette de 9 ans dont les parents sont des artistes célèbres : un père acteur et une mère pianiste. Elle a aussi deux demi-soeurs. La vie familiale ressemble à un enfer car les parents d'Aria se déchirent, hurlent, s'insultent, se détestent. Ils finissent par se séparer. Le père vit avec sa fille aînée, une poupée rose idiote et la mère préfère aussi la sœur d'Aria. Elle se sent abandonnée, rejetée, ballottée entre son père odieux et narcissique et sa mère, séductrice et déséquilibrée. Ces parents immatures et irresponsables ne pensent qu'à eux-mêmes et sont incapables d'amour. La petite Aria surdouée, obtient un prix de composition mais, ni son père, ni sa mère n'assistent à la cérémonie. La fillette a donc une vie de famille chaotique et ne trouve aucun réconfort à l'école malgré l'amitié fusionnelle avec une camarade de classe. Le désordre affectif règne aussi bien dans sa vie privée que dans sa vie scolaire. Elle erre dans la ville avec son sac à dos et son chat noir dans une cage et rencontre souvent des marginaux déjantés. Elle mime le monde des adultes en fumant des cigarettes, en faisant la fête, en tombant amoureuse d'un blondinet ridicule. La comédienne qui joue le rôle d'Aria a une présence formidable sur l'écran. Charlotte Gainsbourg interprète la mère folâtre. Aria essaie de préserver une certaine innocence dans ce monde de fous. Mais le désespoir va prendre le dessus... La cinéaste montre le poids de la solitude de la fillette en la filmant dans son errance à travers des parcs mal fréquentés de Rome. Un beau film singulier et original, un portrait d'une enfant, une petite Cosette italienne des années 80 face à des Thénardier modernes horripilants d'égoïsme.