mercredi 17 juin 2020

Atelier Lectures, 2

Nous nous sommes retrouvées hier après-midi une bonne dizaine de participantes sur la terrasse du Mojito dans le Carré Curial. La météo s'est révélée clémente pour nous toutes et même un beau soleil caressait nos visages. Avant de parler des coups de cœur, nous avons partagé nos expériences du confinement. Pour certaines, ce moment suspendu s'est avéré une période heureuse pour le calme, le retour sur soi, un certain ralentissement de la vie quotidienne, la contemplation de la nature. Pour celles qui vivent au centre ville, une certaine solidarité régnait dans les immeubles et les voitures avaient disparu. Nous étions convaincues d'avoir vécu quelques semaines inédites, exceptionnelles où se sont mêlés des sentiments contradictoires : une sensation d'un repos obligé et aussi une inquiétude sur notre santé. Ces deux mois nous ont certainement marquées à vie… Même en respectant la distanciation physique, la convivialité s'est manifestée dès que nous nous sommes revues avec plaisir. Janine a démarré les coups de cœur avec J-M.G. Le Clezio et "Sa chanson bretonne suivi de l'enfant et de la guerre". A travers ces "chansons", l'auteur évoque son enfance en Bretagne dans les années 50, la magie de cette nature magnifique, une ode à un certain art de vivre à "l'ancienne". Danièle a aussi beaucoup aimé ces deux nouvelles. Annette a découvert le philosophe Baptiste Morizot et son ouvrage, "La piste animale". L'auteur part sur les traces des ours, des loups, des panthères des neiges, dans les forêts du Yellowstone, sur les crêtes du Kirghizstan, dans les steppes du Haut-Var. A travers ces différents récits de pistage, l'auteur nous invite à nous "enforester" selon les Canadiens du Grand Nord, à observer le vivant autour de nous et en nous. Il faut apprendre à cohabiter avec lui. Le passage du philosophe dans "La Grande Librairie" a marqué les téléspectateurs et il a suscité beaucoup de curiosité. Annette a proposé un deuxième coup de cœur, celui pour "La matière de l'absence" de Patrick Chamoiseau, publié en 2016. Man Ninotte, la mère de l'auteur, meurt en 1999. Cet événement provoque une vaste réflexion poétique sur la Martinique, les origines de l'homme, l'évolution du monde. La vie de cette femme énergique lui sert de symbole pour raconter le destin du peuple antillais. Le récit se structure sur la vie de cette héroïne anonyme et explore la petite enfance de l'auteur. (La suite, demain).