lundi 23 mai 2016

Retour de Vienne, 6

Pour terminer l'évocation de mon escapade viennoise, je consacre ce dernier billet à quelques découvertes dans les musées. J'ai visité, (je n'ose l'écrire), une bonne douzaine de musées en cinq jours. Parfois, je traversais quelques salles en jetant un coup d'œil et je m'arrêtais sur certains peintres pendant quelques minutes pour que ma mémoire retienne ces moments intenses. A la galerie de peinture de l'Académie des Beaux-arts (Gemaldegalerie), j'ai admiré quelques Rembrandt toujours aussi émouvants, et surtout, le Tryptique du Jugement dernier de Jérôme Bosch (1450-1516). Or, quand j'ai atteint la dernière salle, une cinquantaine de touristes allemands ou autrichiens, monopolisaient l'espace et la toile tant convoitée. Le conférencier s'éternisait dans ses explications certainement passionnantes à suivre. Mais j'étais désappointée car je voulais m'approcher de la toile pour décrypter tous les détails fantastiques du Tryptique. J'ai attendu que la conférence se termine et j'ai même attiré l'attention vraiment compatissante d'une employée du musée qui voulait me ménager une place devant les visiteurs du conférencier. Quelle gentillesse !Quand ils ont enfin libéré la place, j'avais le tableau devant mes yeux : un univers dantesque et fantasmagorique de personnages loufoques aux formes variées comme cette grosse tête à deux pieds, un homme-couteau, des hommes torturés par le diable, etc. L'imagination débordante et fantaisiste de Bosch, ce Flamand primitif, est absolument unique dans notre culture européenne et "visiter" ses toiles à Madrid, Berlin, Venise, Bruxelles, me procure toujours un sentiment d'admiration intense pour ce raconteur en images de l'Enfer et du Paradis. Après Bosch, j'ai eu la bonne surprise de voir des toiles du peintre surréaliste de la Renaissance, Arcimboldo,  au Kunsthistoriches Museum. Il compose ses tableaux à base de fruits, de légumes, de poissons, et même de livres pour former le portrait d'un bibliothécaire... Une œuvre originale et très ludique. J'ai consacré ma dernière journée dans le Neue Burg en renouant avec ma passion antiquisante  au musée d'Ephèse, ma passion de la musique au musée des instruments de musique et ma passion de l'écriture au musée des Papyrus. Avant de rejoindre l'aéroport, j'ai déjeuné au Café central en compagnie de l'écrivain viennois, Peter Altenberg, égérie de ce lieu littéraire et succulent. Je me suis sentie au cœur de l'Europe à Vienne et cette ville fait partie de mon palmarès des plus beaux lieux que j'ai visités dans ma vie de "voyageuse" culturelle...