mercredi 17 avril 2019

Notre Dame de Paris, un symbole

Lundi 15 avril, j'attendais l'allocution de notre Président comme beaucoup de citoyens. Les flammes de Notre Dame de Paris ont remplacé le show politique. Quel choc ! Quelle sidération ! Je regardais avec effarement l'immense incendie qui flambait dans le ciel de Paris. Comme j'ai vécu deux ans dans la capitale, il m'arrivait de côtoyer la cathédrale en passant dans le quartier et je l'avais visitée à plusieurs occasions. Dans les années 80, le phénomène touristique n'était pas aussi intensif, et on entrait dans ce lieu sans faire la queue. J'ai pensé à toutes les cathédrales que j'avais vues en Toscane et j'ai toujours aimé pénétrer dans ces lieux sacrés, spirituels pour leur beauté et leur silence. Le patrimoine semble bien fragile et on connaît les ravages des guerres sur les édifices religieux. Les questions vont vite surgir pour comprendre les causes de l'incendie : maladresse, négligence, inconscience, incompétence, court circuit électrique, un mégot, etc. Le fait est là car les ravages de l'incendie sont irrémédiables : flèche tombée, toit effondré, dégâts des eaux et perte d'œuvres d'art. Les pompiers, hommes remarquables,  ont sauvé le Trésor (la tunique de Saint Louis, entre autres). Le bâtiment est resté debout et même fragilisé, il est encore là. Ces images d'enfer dantesque ont frappé les esprits. J'ai pensé à l'effondrement des tours de New York, à la destruction de Palmyre par les fous d'Allah. Une mauvaise série de fin du monde dans un Paris bousculé depuis des mois. Cette catastrophe patrimoniale symbolise pour certains la décadence d'un monde fatigué, d'une planète abimée et surexploitée. Tout est fragile, tout est précaire. 800 ans d'Histoire se sont évaporés en fumée blanche ce soir là. L'émotion peut étreindre les chrétiens, les amoureux de l'art, tous les citoyens. Le mot Patrimoine n'est pas un mot vain quand on assiste à sa disparition. Un évêque évoquait Notre Dame de Paris comme "un clocher de village, un clocher du monde"... Beaucoup de responsables politiques, de France et de l'étranger se sont émus de ce cataclysme patrimonial. Pourvu que cet accident imbécile devienne une prise de conscience pour protéger nos traces, nos vestiges, nos chefs d'œuvre, notre identité culturelle, notre passé commun de l'humanité… Le passé nous fait tenir debout, il est grand temps de le reconnaître. Le pays est chagriné dans l'épreuve mais notre Président, toujours optimiste, va faire renaître ce symbole de pierre. On verra d'ici cinq ans…