mercredi 19 octobre 2016

Escapade à Milan, 2

J'ai eu la chance de profiter de deux belles journées ensoleillées pour me promener dans les belles rues de la ville, les places et les jardins. Avec l'apparition de la pluie dès le jeudi, les musées ont servi d'abris réconfortants, remplis de merveilles. Dès le mercredi, j'ai pris le chemin du château Sforzesco en traversant la via Dante et le Milan moyenâgeux s'est profilé avec ses tours et ses remparts de briques rouges. Le Castello, bâti par les Visconti au XIVe siècle, a été détruit puis reconstruit et s'est transformé en musées divers consacrés à l'art ancien lombard, aux sculptures religieuses, aux fresques et aux armes. Ces pièces proviennent de la démolition des églises, des couvents et des palais. Mais la sculpture la plus remarquable se trouve dans la salle delle Asse : la Pieta Rondanini de Michel Ange, un marbre inachevé d'une beauté à couper le souffle. Dans la pinacoteca du château, les plus grands peintres italiens défilent sous mes yeux : Mantegna, Lippi, Lotto, Canaletto, Guardi, Tiepolo, etc. J'ai ensuite traversé le parc Sempione, le plus grand de la ville, et je me suis retrouvée devant l'Arc de la Paix, commandité en 1809. Après cette plongée dans l'art lombard, j'ai visité le quartier Navigli, composé de canaux et de maisons basses donnant un aspect de village le long de la promenade. Il reste même un lavoir, heureusement sauvegardé pour illustrer cette vie de quartier populaire. Mais, les deux plus grands musées de Milan que j'ai visités pendant les jours pluvieux ont mérité leur réputation internationale : la Pinacoteca Ambrosiana et la Pinacoteca de Brera. Pour la première galerie, quelle fut ma stupéfaction de me retrouver seule (avec mes amies, quand même) devant tant de tableaux de grands peintres : Léonard de Vinci (portrait d'un musicien), Botticelli, etc. J'ai traversé toutes les salles avec intérêt mais quand j'ai pénétré dans la bibliothèque ambroisienne, créée en 1609 avec un fonds de 700 000 ouvrages, j'ai remarqué une lumière tamisée qui ne m'a pas empêchée  d'admirer l'architecture intérieure de ce lieu consacré à la lecture. Dans le fond de la salle, la corbeille de fruits du Caravage, peinte en 1596, n'attendait que ma visite pour lui tenir compagnie... Comme j'ai toujours aimé les natures mortes, celle du Caravage surpasse les autres. J'avais envie de saisir une grappe de raisin pour savourer cette beauté picturale. J'ai quitté la Pinacothèque en acquérant le catalogue en anglais pour garder un souvenir de toutes ces œuvres d'art et quand je le feuillèterai régulièrement cet hiver, c'est le génie italien que je retrouverai...