lundi 8 octobre 2012

"Prince d'orchestre"

J'ai déjà évoqué mon intérêt pour les romans "musicaux" et je viens de terminer la lecture de ce "Prince d'orchestre" de Metin Arditi, paru aux Editions Actes Sud. J'avais découvert cet écrivain suisse francophone depuis quelques années avec "Loin des bras", "Victoria Hall", "La chambre de Vincent". Son dernier roman évoque un personnage hors du commun, Alexis Kandelis, un chef d'orchestre mondialement célèbre. Il est tellement imbu de lui-même qu'il en devient inhumain. Son art musical atteint des sommets et il voyage à travers le monde avec sa cour de courtisans. Il vit dans un univers parfait,  mais, un jour, il dérape à l'occasion d'un concert et se montre arrogant et cruel envers un musicien de l'orchestre. Metin Arditi raconte ensuite une descente aux enfers : les critiques musicaux se mettent à douter de son excellence, sa femme se détourne de lui, ses agents l'abandonnent, ses amis s'écartent de lui. Il perd des contrats, n'est pas choisi pour une intégrale de Beethoven. Son monde s'effondre et il cesse de se produire devant le public. Il se met à jouer dans un casino, il s'isole dans un hôtel et il devient de plus en plus obsessionnel. Deux amies vont l'accueillir et même partager leur lit avec lui. Mais cette nouvelle étape dans sa vie va l'entraîner vers une fin tragique. Metin Arditi a offert un portrait d'un chef d'orchestre exceptionnel, dans un milieu exceptionnel, celui de la "grande musique symphonique". En tant qu'homme, il est plutôt hors norme et le lecteur n'éprouvera pas de sympathie particulière pour cet Alexis Kandilis,  un dieu sur scène et un homme pitoyable dans sa vie privée. Pour ceux qui  s'intéressent au monde musical, ce roman se lit avec curiosité...