mercredi 21 décembre 2011

"la faute de goût"

Ce roman de 113 pages, bref et percutant, avait été remarqué à la rentrée littéraire. Je l'ai lu en deux petites heures et vraiment ce bijou de littérature mérite le détour. Caroline Lunoir, née en 1981, a écrit son premier roman, édité, il faut dire, chez un éditeur aussi prestigieux que Gallimard, Actes Sud dans la collection "Un endroit où aller", collection particulièrment riche de très beaux titres. Pourtant, l'histoire est d'une simplicité rare : la narratrice rejoint sa grande famille dans la maison de vacances. Les relations familiales sont décrites avec lucidité et tendresse. Le début du roman démarre ainsi : "Le début des vacances résonne dans la gare et dans ma tête. J'attends que l'on vienne me chercher, mon sac à mes pieds. Le préau de l'arrivée brûle sous un soleil impassible." Le lecteur suit les vacances de notre narratrice dans cette grande famille bourgeoise. Le patriarche propose à la gardienne de profiter de la piscine quand les membres de la famille ne se baignent pas. La piscine de la propriété est une nouveauté de la saison. Or, Rosana va prendre le grand-père au mot et va se baigner. Et là, le roman bascule dans la satire sociale et le clivage de classe. Cette baignade, au fond, hérisse le clan et avec des remarques subtiles, Caroline Lunoir établit un constat social sur ce sentiment de classe de ces bourgeois pourtant éclairés et cultivés. J'espère que ce premier roman sera suivi par un deuxième : Caroline Lunoir possède une écriture très fluide, et le sujet de son livre est toujours d'actualité. Une grande réussite pour un début de carrière littéraire.