jeudi 26 mai 2016

Rubrique cinéma

Dès que j'ai vu que le dernier Almodovar était à l'affiche à l'Astrée, je n'ai pas hésité une seconde... Et je n'ai pas été déçue, car j'ai retrouvé le Pablo Almodovar que j'aime, le conteur de drame familial, l'analyste des conflits, le cinéaste de la perte et du malentendu. Ces films loufoques et débridés avaient fini par me lasser et sa "Julieta" me réconcilie avec lui. Il appartient à la veine psychologique. Julieta, une belle quinquagénaire, range son appartement à Madrid. Elle va quitter sa ville pour suivre son compagnon au Portugal. Dans la rue, elle tombe par hasard sur une ancienne amie de sa fille Antia. On apprend que Julieta n'a aucune nouvelle d'Antia depuis une dizaine d'années. Elle l'avait effacée de sa vie mais peut-on oublier sa fille ? Cette amie lui révèle qu'elle a vu Antia en Suisse avec ses trois enfants. Cette nouvelle va provoquer son désir de la retrouver. Elle décide de rester à Madrid dans l'espoir que sa fille la recherche un jour. Elle loue un appartement dans l'ancien immeuble où elle vivait avec elle. Commence pour elle un retour sur le passé sous la forme d'un journal intime. Elle confie à Antia les circonstances de sa rencontre avec un homme, Xoan, pêcheur en Cantabrique, marié avec une femme très malade. Dans le train,  elle a refusé de parler avec un passager désespéré qui se suicidera sur la voie lors d'un arrêt. Ce drame la rapproche de Xoan et ils ont une aventure dans la nuit. Julieta poursuit sa carrière de professeur de littérature classique. Un jour, elle reçoit une lettre de Xoan lui annonçant la mort de son épouse. Elle le rejoint et s'installe avec lui, près de la mer. Ils ont une fille, Antia et leur vie de famille se déroule dans l'harmonie. Mais, un jour, Antia part en colonie de vacances. Julieta se retrouve seule et apprend que son mari, bien que toujours amoureux d'elle, a une liaison épisodique avec une amie de longue date. Il part en mer en pleine tempête après une querelle violente. Il est retrouvé noyé et la vie de Julieta bascule dans la dépression. Antia avec l'aide de son amie soutient sa mère et elles s'installent à Madrid. Mais à dix-huit ans, la jeune fille rompt les amarres car, elle accuse sa mère d'être responsable de la mort de son père. Elle ne donnera plus de signe de vie jusqu' au jour où Julieta reçoit une lettre de sa fille qu'elle croyait perdue à tout jamais... Il faut voir ce film sur les liens mère-fille, une relation complexe, fusionnelle et unique. Un film almodovarien intense et intime qui rappelle les meilleurs comme "Tout sur ma mère" et "Volver". A voir sans tarder...