jeudi 26 juin 2014

"Le chardonneret"

J'ai attendu quatre mois à la bibliothèque pour obtenir ce gros pavé, "Le chardonneret" de Donna Tart, publié chez Plon dans la collection "Feux croisés".J'ai quand même consacré un nombre d'heures important pour venir à bout de ces 786 pages, et à la fin de ma lecture-marathon, j'ai éprouvé une légère déception car la critique littéraire s'était montrée enthousiaste, du Monde des livres, aux revues mensuelles traditionnelles à la rentrée de septembre 2013. Ce roman possède évidemment une force romanesque, liée au personnage principal, Théo, un adolescent de treize ans qui va vivre un destin hors du commun. Il se retrouve avec sa mère à New-York dans un musée et il est attiré irrésistiblement par une jeune fille étrange aux cheveux roux, accompagnée par un vieux monsieur. Une explosion éclate dans cet endroit, symbole de l'art massacré et provoque des dégâts humains et matériels. Sa mère fait partie des victimes et Théo assiste à la mort du vieux homme qui lui conseille de dérober un petit tableau, "Le chardonneret". Il accepte aussi une bague étrange. A partir de cet attentat meurtrier, la vie de Théo bascule dans un chagrin sans fin. Il est accueilli par une famille de grands bourgeois new-yorkais et il crée des liens fraternels avec son copain Andy. Il retrouve la trace du propriétaire de la bague et cette découverte va changer sa vie. Il découvre un certain Hobie, antiquaire de son état, ami de ce vieux homme, mort dans le musée. Cet homme va lui donner le goût des vieux meubles anciens, de ce commerce si particulier. Comme Théo a encore un père, celui-ci alors qu'il les avait quittés, lui et sa mère, réapparaît dans sa vie et il est obligé de le suivre. Changement de vie pour Théo qui doit subir ce père absent, incompétent et délinquant. Dans cette période (que j'ai trouvé trop longue), il fait la connaissance de son meilleur ami, un jeune ukrainien, qui va l'initier à la drogue. Ce roman est tellement dense, tellement touffu, que l'on finit par se perdre un peu. Le tableau de Carel Fabritius est caché dans une agence de location. Il est dérobé et le roman se transforme en thriller : Théo se retrouve à Amsterdam (belles descriptions de la ville)  pour récupérer ce tableau convoité par la mafia des pays de l'Est. Et là, je perds le cap... Je poursuis ma lecture sur les amours de Théo (la jeune fille du musée et la sœur d'Andy) et à la fin, il récupère l'argent grâce à son ami qui a confié le tableau à l'Etat. Donna Tart avoue qu'elle compose ses romans tous les dix ans et je comprends son projet après avoir digéré ces quasi 800 pages ... Dans ces pages, l'écrivaine américaine intègre des réflexions sur la vie et ces passages offrent une respiration bienvenue dans la trame du roman. Ce roman à la Dickens peut séduire un grand nombre de lecteurs car Théo est un personnage que les malheurs accablent... Je le recommande pour cet été si vous aimez vraiment les grandes sagas qui racontent des destins singuliers et extraordinaires. Bon courage !