vendredi 15 avril 2022

Venise, de l'art moderne à l'art contemporain

Baroque, Venise avec ses églises et ses palais, mais aussi moderne dans l'art avec le musée Guggenheim et  la Fondation Pinault. J'ai donc attendu le milieu de la semaine pour revisiter la collection Peggy Guggenheim, un ensemble d'œuvres d'art accumulées au cours de sa vie (1898-1979). Cet espace au bord du Grand Canal attire toujours autant de curieux et le public était beaucoup plus jeune qu'à l'Academia. Ouvert en 1980 dans un palais, tous les grands peintres du XXe sont exposés devant nos yeux : Picasso, Chagall, Magritte, De Chirico, Ernst, Dali, Kandinsky, etc. Dans le jardin orné de sculptures, j'ai rencontré à nouveau Giacometti, Germaine Richier et tant d'autres. Peggy Guggenheim repose dans le parc du musée avec ses nombreux compagnons canins. L'art moderne est devenu classique car encore compréhensible même si les surréalistes apportent une note mystérieuse dans leurs compositions.  Freud nous aide à comprendre les messages oniriques de Magritte ou de Dali. Mais, dès que l'on voit de l'art contemporain comme je l'ai fait dans les deux musées de François Pinault, il faut revoir les codes traditionnels pour essayer de comprendre les intentions de l'artiste exposé. Dans le palais Grassi, un des derniers palais construits au XVIIIe siècle, une artiste sud-africaine, Marlène Dumas, est exposée jusqu'en janvier 2023. Je ne connaissais pas cette artiste et ces portraits dans toutes les dimensions provoquent un malaise certain. Toutes les figures humaines représentent les émotions ls plus intenses, aussi bien la souffrance que l'extase, la peur, le désespoir, l'amour, la mort. Un seul tableau ne montre pas de visage, c'est celui de sa mère qu'elle n'a jamais dessinée. C'est un cercueil noir avec des fleurs colorées déposées dessus. D'après la plaquette très utile sur ses toiles, la démarche artistique de Marlène Dumas se définit ainsi : "Toute sa production se fonde sur la conscience que le flux sans fin d'images qui nous investit chaque jour, interfère avec la perception que nous avons de nous-mêmes et de notre manière de lire le monde". Une exposition choc comme celle d'Anselm Kiefer. Par contre, je n'ai absolument rien compris à la visite du deuxième musée de François Pinault à la Punta della Dogana. Pourtant, cet artiste américain, Bruce Nauman, est une "légende vivante" ! Son son propre corps, marchant, vieillissant, pesant, se démultiplie dans les vidéos présentées dans d'immenses salles. L'art contemporain expérimental ne me passionne guère... Mais, c'est quand même intéressant de se confronter à des artistes ultra incompréhensibles. La plaquette de l'exposition m'a un peu expliqué  sa démarche, mais, je reste dubitative... Venise, une vieille dame de 1600 ans, ne craint absolument pas une ultra modernité !