jeudi 14 septembre 2017

Petite balade à Chambéry

Parfois, la ville où l'on vit prend des airs tellement familiers que l'on ne la voit plus. J'habite donc Chambéry depuis 2002 et mon regard s'est fané au fil des années. Quand je vivais loin de la Savoie, le bassin chambérien et le lac du Bourget représentaient mon lieu de vacances privilégié après Biarritz (où l'océan happe mon cœur depuis ma naissance)... Ma belle famille possédait un beau chalet au Viviers du Lac tout près des berges. Du matin au soir, j'admirais le lac parfois d'un calme olympien, parfois agité par le vent et la traverse. Ce chalet a été vendu et j'ai perdu à cette époque vers 2010, un des lieux les plus magiques de ma vie en Savoie. A Chantemerle (joli mot pour ce quartier atypique avec ses petites maisons), j'apprécie la vue sur les montagnes, le calme, l'absence des voitures (beaucoup de retraités logent dans ce quartier depuis les années 60), la convivialité entre voisins (assez rare aujourd'hui) et la proximité du centre ville. Hier, je suis allée à la médiathèque comme à mon habitude (tous les quinze jours) car j'ai besoin de respirer l'odeur des livres et de revenir aux rites du métier (avoir été bibliothécaire ne s'oublie jamais...). Je me balade dans les deux étages de la bibliothèque et je flaire les "bons livres" comme si je cherchais des champignons dans les travées... Après cette visite rituelle, j'ai déambulé dans les rues du centre historique : rue Croix d'or, Place Saint-Léger, rue Juiverie, etc. En une heure, j'aime voir la transformation physique de la ville, ses hôtels particuliers, ses magasins, ses arbres dont les magnifiques platanes près de la Chapelle Vaugelas. J'ai apprécié les sculptures de Livio Benedetti dans différents emplacements (plan offert à l'office du tourisme). Avant de quitter le centre ville, je voulais photographier une plaque qui m'intrigue depuis des années. Elle est située dans une impasse qui donne sur la place et elle évoque "le cercle Alain-Fournier, Numéro 6, 1er étage, Permanence tous les jours de 18h à 19h". Je m'imagine un cercle de passionnés de l'œuvre d'Alain-Fournier qui se réunissaient au début du XXe siècle pour célébrer la littérature. Je ne sais rien sur ce cercle... Un jour, je prendrai le chemin des archives municipales pour apprendre la vérité sur cette association centenaire. J'ai pensé à Alain-Fournier et à son Grand Meaulnes et cette plaque m'a donné envie de relire ce beau roman sur l'adolescence incandescente. Chambéry conserve encore des secrets et mon regard, hier après-midi, a repris des couleurs...