mercredi 17 janvier 2018

Atelier Lectures, 2

Je poursuis le compte-rendu des coups de cœur avec Mylène. Sur les conseils de Marta, une bibliothécaire de Chambéry, Mylène a présenté un roman de Rhéa Galanaki, "L'ultime humiliation". Deux dames âgées, Nymphe et Tirésia,  partagent une chambre dans une maison de retraite à Athènes. Quand elles apprennent que leur foyer est menacé de fermeture à cause de la crise économique, elles décident de fuir et se retrouvent au cœur des manifestations de la place Syntagma en 2012. Ces deux complices croisent la route de quelques militants qui symbolisent les déchirures politiques du pays entre anarchisme et extrême-droite. Un premier roman très réussi sur les soubresauts de la crise grecque et sur les dégâts qu'elle provoque dans la vie du peuple grec. Mylène a aussi évoqué le livre de Belinda Cannone, "S'émerveiller" que j'avais aussi beaucoup apprécié. Ce bel ouvrage de photos et de textes est un hymne à la vie. Danièle a étonné le cercle des lectrices en présentant un grand classique de la littérature autrichienne, "Les grands bois" de Adalbert Stifter, publié dans la belle collection, "De l'imaginaire". Cet écrivain singulier, né en 1805, était aussi peintre et professeur. Dans ce livre, la magie opère dans les descriptions de la forêt profonde où un père met ses enfants à l'abri d'une guerre qui menace. Le texte, traduit par le poète Henri Thomas, se rapproche d'une littérature dite du réalisme merveilleux ou des contes traditionnels. Comme il est rare qu'une lectrice présente un classique du XIXe, j'étais ravie de cette initiative "audacieuse"... Agnès a beaucoup aimé le roman d'Andreï Makine, "L'archipel d'une autre vie", publié au Seuil en 2016. L'écrivain raconte une longue chasse à l'homme dans une Sibérie glaciale. Quand le soldat Pavel apprendra l'identité du fugitif anonyme, sa vie en sera bouleversée... Agnès a parlé aussi du roman de Mario Vargas Llosa, "Le paradis, un peu plus loin". L'écrivain péruvien raconte les destins croisés de Flora Tristan et de Paul Gauguin. Flora, la féministe, était la grand-mère de Paul, le peintre impressionniste... J'aime l'éclectisme des livres choisis par mes amies lectrices de l'atelier et le vrai gagnant dans ces rencontres "littéraires" concerne l'acte de lire, la lecture vivifiante et partagée que nous pratiquons avec un plaisir toujours renouvelé...