vendredi 25 novembre 2011

Haro sur les prix littéraires

Un article du journal le Monde daté du 23 novembre a retenu mon attention. Un écrivain-éditeur, Luis de Miranda, déplore l'effet "prix littéraires" dans la vente des livres, surtout en fin d'année. Il définit même ce phénomène comme un assassinat des petits éditeurs. Les gros éditeurs formeraient une oligarchie très organisée pour étouffer la vraie création littéraire. Les jurés votent pour leur propre éditeur, etc. Une comédie sans fin, celle du mileu parisien, concentre l'essentiel des ventes en librairie. Il relate aussi la déception de beaucoup de lecteurs qui ont acheté les prix et qui, après les avoir lus, éprouvent une déception. Ce cri de colère d'un éditeur, meurtri parmi les mille éditeurs français, m'a alertée sur cette tendance facile d'aller directement sur les romans cités par la presse littéraire. Moi-même, je ne suis pas insensible aux romans primés et je les ai mentionnés dans ce blog. J'accorde bien volontiers à Luis de Miranda le sentiment d'une immense injustice que vivent ces centaines d'écrivains sans cesse refusés par les grands éditeurs et occultés par la critique. Ces grandes maisons ne veulent pas prendre de risque et ne diffusent que des valeurs sûres. Ce gachis constaté par l'auteur de l'article a le mérite de nous faire réagir et d'éveiller notre curiosité de lecteur. Ma participation au Festival du Premier Roman de Chambéry répond a ce besoin de découvrir d'autres voix de l'écriture, hors sentiers battus, hors idées dominantes. Chaque lecteur ou lectrice peut fabriquer sa propre opinion sur une trentaine d'auteurs, qui ont réussi à franchir un premier cap, le Cap Horn de la prise en charge chez un éditeur, si modeste soit-il. Le ton et les arguments de l'article sont inscrits dans l'outrance et l'exagération. Mais j'aime bien ces coups de griffe, ce cri de colère et cet esprit de révolte de Luis de Miranda...