lundi 28 janvier 2013

"Le sens du calme"

Après avoir lu François Meyronnis qui évoquait son amitié pour Yannick Haenel, j'ai acheté dans la très bonne collection "Traits et portraits" aux éditions du "Mercure de France",  l'ouvrage "Le sens du calme" de Yannick Haenel, paru en 2011. L'écrivain a choisi en exergue la phrase de Franz Kafka : "Le buisson d'épines est le vieil obstacle sur ton chemin. Si tu veux avancer, il doit prendre feu." Il s'agit bien de "mettre le feu" dans son "moi profond" pour éliminer tout ce qui l'empêche d'avancer dans sa vocation essentielle : écrire, écrire et écrire sans cesse comme un feu qui le brûle en permanence. Ce texte autobiographique relate les expériences de "création", de sensation, d'intuition concernant l'acte d'écriture. Il faut donc lire cet ouvrage avec une attention soutenue, concentrée et ouverte. Yannick Haenel raconte des événements dans sa vie d'enfant qui seront les fondations de sa vocation  "littéraire" : la découverte d'une croix dans une poubelle, le film "Nuit et brouillard" qui le marquera à tout jamais, le conte de Barbe bleu, ses années dans un internat militaire, ses voyages en Italie, son séjour à la villa Médicis à Rome, sa passion pour le "Saint Julien, l'hospitalier" de Flaubert, etc. Toutes ces anecdotes lui révèlent le sens du sacré dans la vie, ce sacré qu'il formule dans son texte. J'ai retenu tout au long de ce récit des phrases magnifiques sur la littérature : "A l'instant où l'on écrit, on est à la fois le premier et le dernier, c'est à dire tous les écrivains qui existent , et tous ceux qui ont existé." Plus loin, il donne une définition de la lecture : "Chaque phrase transporte avec elle une mémoire vivante, qui déborde celui qui la formule ; ce débordement fonde sans cesse la littérature". Je pourrais en citer encore tellement ce texte "déborde" d'idées, de pensées, de sens. Une déclaration d'amour à la vie en littérature...