vendredi 11 novembre 2022

Escapade à Paris, 1

 Trois heures en Tgv me séparent de Paris et ce serait dommage de ne pas profiter de l'offre culturelle de la capitale française. Lundi, je suis partie pour quatre jours avec un programme alléchant. Dès mon arrivée à l'hôtel, rue Saint-Roch, je me suis baladée dans les jardins des Tuileries que j'apprécie pour sa beauté et son calme. Le célèbre jardinier du roi, André Le Nôtre, a dessiné ce jardin à la française qui sert d'espace vert entre le Louvre et la place de la Concorde. Les statues de Maillol côtoient celles de Rodin, de Giacometti et de tant d'autres sculpteurs moins connus. Les deux bassins autour desquels les visiteurs s'installent sur les chaises vertes ponctuent l'espace avec élégance. Cette promenade m'enchante dès mon arrivée et je salue les mouettes rieuses du bassin qui virevoltent au-dessus de nos têtes. La rue de Rivoli prend une drôle d'allure sans voitures. Le règne des vélos et des trottinettes a supplanté les "vilaines" automobiles, les ennemies de la mairie parisienne. Il faut remarquer la multiplication des nouveaux usagers à la mobilité légère, indisciplinée et dangereuse. Les piétons doivent décupler leur prudence avant d'avancer d'un pas pour traverser une rue. Paris se définit aussi par la présence nombreuse des brasseries, un lieu de convivialité incontournable pour se retrouver. Dans la brasserie de la Rotonde Saint-Honoré, j'ai rencontré un serveur parisien d'un humour incroyable. Trente-deux ans de métier, une vélocité traditionnelle, un accueil chaleureux, une complicité évidente avec les clients et clientes. Leur réputation de mauvais coucheur ne correspondait pas à ce professionnel. Le soir, j'avais rendez-vous avec la musique, celle de Haendel, un de mes génies préférés sans conteste. J'ai assisté au concert du Théâtre des Champs-Elysées, "Ariodante" avec le contreténor, Franco Fagioli. Trois heures de musique baroque, le rock de l'époque ! Créé en 1735 à Londres, cet opéra était tombé dans l'oubli jusqu'en 1970. Le contreténor argentin, Franco Fagioli, a illuminé grâce à la tessiture de sa voix, cette soirée enchanteresse. J'écoute évidemment beaucoup mes CD mais, assister à un concert dans un moment précis, dans un endroit de rêve, entourée d'un public quasi religieusement recueilli, procure une adhésion fusionnelle avec l'art musical, la musique baroque, si sublime, si joyeuse, si vivante. Un anachronisme sonore qui perpétue la tradition culturelle. Nietzsche déclarait que vivre sans musique était une erreur... J'étais donc plongée dans un océan d'ondes sonores qui caressaient mon corps et mon âme, un instant d'éternité. Et seule la capitale m'offrait ce spectacle...