jeudi 28 avril 2016

"Juste avant l'oubli"

J'apprécie souvent les romans qui évoquent le monde de la littérature. J'ai lu récemment, "Juste avant l'oubli",  d'une jeune femme écrivain (la trentaine...), Alice Zeniter. Elle brosse le portrait d'un double en écriture, un certain Galwin Donnell, entré dans la légende littéraire. Il vivait seul sur une île des Hébrides, au large de l'Ecosse avant de mourir en tombant d'une falaise. Emilie, une étudiante en doctorat de lettres, prépare pendant trois mois un colloque sur l'écrivain dans cette île au climat hostile. Les grands spécialistes de Galwin Donnell sont invités à donner des conférences sur l'œuvre abondante de l'écrivain disparu. Alice Zeniter invente les citations, décrit ses romans jusqu'à la notice de Wiképédia. J'ai même éprouvé un doute en me disant que cet écrivain existait peut-être tellement l'imagination de l'auteur fonctionne grâce à la profusion très maîtrisée d'informations précises sur l'œuvre de cet écrivain misanthrope. Le roman entremêle aussi la relation d'Emilie avec Frank, son amoureux. Il la rejoint dans cet île mais leur couple vacille. Emilie se tourne vers "le grand spécialiste", un professeur d'université, méprisant et imbu de lui-même. Frank comprend alors qu'Emilie va le quitter. Il va se retrouver avec le gardien de l'île qui lui révèle peu à peu le passé peu glorieux du "grand écrivain" de l'île. Je ne dévoilerai pas le secret de la mort de Galwin Donnell. Ce roman-thriller ressemble à un David Lodge, cet écrivain anglais qui décrit le milieu universitaire avec ironie et distance. Il se lit avec plaisir, sans trop se poser des questions existentielles et je remarque qu'Alice Zeniter possède un sacré talent et un humour subtil pour décrire ce monde culturel souvent prétentieux et comique dans une île perdu au large de l'Ecosse. Elle avait obtenu le Prix du Livre Inter en 2013 pour "Sombre dimanche", son roman précédent.

mercredi 27 avril 2016

Atelier de lectures, 2

Dans la deuxième partie de l'atelier, nous avons partagé nos découvertes de quelques écrivains italiens. J'avais proposé une bibliographie, composée de dix romans italiens, emblématiques du XXe siècle. Les lectrices n'ont lu que la moitié de mes suggestions. Je vais abandonner avec regret l'évocation du merveilleux Antonio Tabucchi, du facétieux Umberto Eco, du mélancolique Cesare Pavese et de la malicieuse Elsa Morante... Je n'ai pas pensé à distribuer un écrivain par lectrice et cela nous aurait permis d'aborder un bel ensemble littéraire transalpin. Danièle a eu l'excellente idée de lire "Le Guépard" de Giuseppe Tomasi Di Lampedusa. Elle a comparé cette lecture à celle de "Cent ans de solitude" de Gabriel Garcia Marquez tant l'œuvre captive l'attention, déroule un monde en soi, un monde finissant et crépusculaire. Le film de Visconti, tiré de ce roman majeur, relate à merveille le mode de vie de la noblesse sicilienne. L'histoire du prince de Salina, contraint d'accepter que son neveu Tancrède épouse une fille de commerçant, marque la fin d'un ordre social séculaire. Une fresque socio-historique fastueuse. Janine a relu "Un amour" de Dino Buzzati, moins connu que "Le Désert des Tartares". Un bourgeois milanais fréquente une maison close et tombe fou amoureux d'une "pensionnaire", Laïde, une femme légère, inconsistante et menteuse. Cette passion le ravage et finit par le détruire. La critique a salué ce dernier roman de Buzzati écrit vingt ans après le "Désert des Tartares". L'écrivain a aussi composé beaucoup de nouvelles. Mylène nous a raconté avec talent, l'une d'entre elles, nommée, "L'œuf". Le troisième écrivain, Erri de Luca, a attiré les critiques les plus enthousiastes.  Nous sommes, en majorité, toutes sous le charme de cet écrivain, de son œuvre et de sa vie. Je ne citerai que "Le poids du papillon" raconté avec conviction par Evelyne, une histoire d'un braconnier et d'un chamois, qui finiront par mourir ensemble, tous les deux victimes du temps qui passe : une fable philosophique qu'Erri de Luca sait mettre à la portée de tous les lecteurs. Nous avons parlé d'Alessandro Baricco et de son  "Novecento : pianiste", une pièce de théâtre sur un jeune garçon confiné dans un navire de croisière et se découvrant un talent pour le piano. On a aussi évoqué la saga géniale d'Elena Ferrante, (un pseudonyme non élucidé), "L'amie prodigieuse", une histoire d'amitié entre deux filles très différentes dans un Naples des années 60. Le tome deux, "Un nouveau nom",  vient de sortir chez Gallimard. J'ai présenté pour ma part le roman de Giorgio Bassani, "Le jardin des Finzi-Contini", paru en 1964. Ce roman culte raconte l'histoire d'un jeune homme, (l'écrivain lui-même) amoureux d'une jeune fille, Micol, et ami de son frère. Il n'ose jamais avouer son amour à la jeune fille et quand il se décide, le trop tard met fin à leur relation... L'arrière-plan socio-historique de Ferrare dans les années 30 montre la montée du fascisme et de l'antisémitisme dans une Italie en proie à ses démons. En une heure, nous avons partagé  la découverte de chefs d'œuvre de la littérature italienne... Pas mal, quand même ! Pour le choix des titres proposés, j'avais lu auparavant  quelques articles de l'ouvrage de Dominique Fernandez, "Le voyage d'Italie", une mine d'or pour tous ceux qui ont choisi l'Italie comme pays culturel d'adoption...

mardi 26 avril 2016

Atelier de lectures, 1

Ce  mardi, j'ai retrouvé avec plaisir les lectrices amies de l'atelier de lectures. Nous avons démarré avec les coups de cœur avec Danièle qui nous a présenté un roman de Laurent Gaudé, "Eldorado", publié en 2006. Ce livre prémonitoire sur le problème des migrants en Méditerranée raconte l'histoire d'un commandant de bateau en Sicile. Il doit surveiller la côte pour éviter les naufrages en mer. Il sauve une femme de la noyade mais elle a perdu son bébé. Il est aussi question de deux Soudanais, fuyant leur pays en guerre. Ce commandant finira par douter de son rôle et démissionnera de sa fonction. Mylène a évoqué un essai d'Erich Fromm, "L'art d'aimer" publié chez Belfond. Le psychanalyste américain analyse la notion de l'amour sous toutes ses formes et prône l'amour de soi,  porte ouverte pour l'amour de "l'autre"... Aimer s'apprend comme un art et se cultive comme un long et difficile apprentissage. Dany a apprécié le dernier ouvrage de Philippe Claudel, "L'arbre du pays Toraja". L'écrivain relate une coutume funéraire provenant d'Indonésie où on enterre les enfants dans un tronc d'arbre pour que le corps disparaisse et se végétalise. Il utilise ce symbole pour relater la perte de son meilleur ami. Ce livre de réflexion sur la vie, sur la mort et sur le thème du vivant marque une étape essentielle dans l'œuvre de cet écrivain singulier. Janelou a parlé d'un essai, "Colère noire" de Ta-Nehisi Coates. Ce journaliste américain révèle le racisme ambiant en Amérique concernant les Noirs, toujours victimes des violences policières, vivant dans une situation d'infériorité et subissant l'injustice. Cet ouvrage polémique est écrit sous la forme d'une lettre à son fils. La question raciale aux Etats-Unis provoque chez l'auteur un cri de douleur et cet ouvrage a reçu le National Book Award en 2015. Janelou  a aussi apprécié un roman de Paoli Pigani sur deux immigrés kosovars à Lyon et leurs difficiles intégrations. Nous avons eu un débat enflammé sur le dernier ouvrage de Virginie Despentes, concernant "Vernon Subutex". Mylène le découvre avec curiosité et j'ai prédit l'abandon de la lecture dans les cinquante pages suivantes pour une question de génération. L'univers punk-rock (les références sur les groupes fatiguent à la longue), un personnage looser, victime de la société,  marginal et bobo gauchiste, un style hyperbranché, argotique et franglais, les réseaux sociaux connectés en permanence m'ont découragée après quelques pages courageusement abordés. Et la critique parisienne porte aux nues cette jeune écrivaine révolutionnaire... Demain, j'aborderai les romans italiens découverts par mes lectrices assidues.

lundi 25 avril 2016

Retour de Naples, 8

Je termine, avec ce huitième billet, mon périple en Campanie. Comme je poursuis l'apprentissage du grec ancien, je voulais visiter un des sites les plus prestigieux de la culture hellénistique, je veux parler d'une colonie de Grande-Grèce en Italie, Paestum. A une heure trente de Naples, il faut absolument découvrir ce site entre mer et collines dans un cadre naturel magique. Quand on sort de la gare toute simple et sans guichet, on marche sur une petite route ombragée. Et dès que j'ai aperçu le premier temple, j'ai compris que j'étais en communion avec mes chers Grecs. Sur un espace assez vaste, se tiennent trois temples majestueux qui portent des noms mythologiques : Héra 1, Hera 2 et celui d'Athéna. Je rappelle qu'Héra était l'une des plus grandes déesses de l'Olympe, fille de Cronos et de Rhéa. Divinité de la Terre féconde, de la Nature, elle est aussi l'épouse de Zeus. La mythologie grecque raconte la jalousie féroce d'Héra concernant les infidélités de son coquin de mari, le dieu des dieux... Se retrouver dans ce site très peu fréquenté en début avril procure un ravissement délicieux... J'avais l'impression de vivre au Ve siècle avant J.-C, dans un environnement d'une beauté rarement égalée dans mes voyages en Grèce. J'ai arpenté cette terre bénie des dieux avec une admiration fiévreuse... Après la promenade autour de ces temples grecs, j'ai visité le musée attenant qui possède des collections uniques provenant des tombes antiques environnantes. Après les vases grecs toujours aussi magnifiques, les poteries des femmes fleurs, les bas-reliefs (métopes) des temples, je suis restée longtemps devant le "must" du musée : la Tombe du Plongeur. Cette peinture grecque unique (475 av. J.-C.) représente l'allégorie du passage entre la vie et la mort. Dans un texte du Guide bleu d'Hachette, le plongeur est décrit ainsi : "Un simple trait, d'une pureté extrême, définit la silhouette du plongeur, isolé sur un fond blanc mat qui donne à l'espace une valeur illimitée et intemporelle." Paestum a gardé toute son aura et mérite vraiment sa réputation d'envoutement. Au temps de Goethe, c'était une étape initiatique pour tous ceux qui entreprenaient le Grand Voyage en Italie. Les temps ont bien changé, mais, l'esprit du lieu a survécu... Cette dernière visite m'a offert un beau cadeau : me retrouver simultanément en Italie et en Grèce, mes deux pays préférés...   

vendredi 22 avril 2016

Retour de Naples, 7

Après la découverte d'Herculanum, j'ai repris le train pour Pompéi. Dès que l'on sort de la gare, le site s'offre à nous après avoir passé la grille d'entrée. Il y avait beaucoup de monde dans le train et je craignais un afflux massif des touristes dans ce lieu si réputé. Dès que je vois une grappe de visiteurs, tous liés et attachés à une guide à drapeau, j'essaie de les fuir et de les éviter...  Pour Pompéi, on peut vite jongler dans l'espace et contourner les maisons où s'amassent les groupes (scolaires et séniors). J'ai donc arpenté les hectares avec une jubilation totale et souvent, je me suis retrouvée seule devant des fresques inouïes de beauté. Je ne vais pas donner relater l'histoire de Pompéi (il suffit d'aller voir Wikipédia...) mais je vais évoquer les moments les plus marquants. Marcher dans les rues pavées, c'est imaginer les chars et les passants se disputant l'espace étroit entre les trottoirs. Des dalles de pierre, en surplomb, (nos passages cloutés d'aujourd'hui), permettaient de traverser sans encombres. Certaines maisons sont fermées au public... Mais, le visiteur curieux, à l'affût des peintures, va de surprise en surprise. J'ai vu le forum civil, les temples de Jupiter et d'Apollon, la basilique, les thermes publics, la Maison du Poète tragique, l'amphithéâtre, la grande palestre, le petit théâtre, la caserne des gladiateurs, le temple d'Isis, etc. Dès que je rentrais dans un des espaces cités, je cherchais les traces des habitants dans leur mode de vie et j'ai vite remarqué l'existence des petits autels privés consacrés aux dieux lares, le lararium. Ces dieux du foyer devaient les protéger des influences néfastes. Bassins, fontaines, thermes montraient que les Pompéiens aimaient l'eau... Comme j'ai lu des textes sur leur mode de vie, j'aurais aimé partager un repas avec eux en goûtant des plats saupoudrés de garum, une mixture culinaire fort prisée des Romains. J'ai terminé mon parcours en visitant l'extraordinaire Villa des Mystères, une des constructions les mieux conservées. Quand on se retrouve devant ces fresques grandioses, d'une finesse inouïe, la visite prend toute son ampleur et le rouge "pompéien" éclate sous nos yeux. La beauté des femmes, la mise en scène mystérieuse autour d'une célébration d'un mariage ou d'un culte à Dionysos, la crainte éprouvée par les personnages peints en taille réelle, constituent l'un des chefs d'œuvre de la peinture campanienne. Je rêvais de Pompéi depuis longtemps, et voir ce site dans sa réalité est une expérience irremplaçable. j'ai vécu pendant quelques heures avec tous ces habitants, leurs fantômes erraient dans les pièces des maisons et dans les rues de la petite cité. Quand le Vésuve a commencé à gronder et à engloutir la ville, j'ai imaginé la vie douce brisée et la mort annoncée pour tous ces malheureux. Mais, ils ne pouvaient pas s'imaginer que des millions de visiteurs marcheraient dans leurs rues et entreraient dans leur maison, sans leur permission, près de 2000 ans après.... Ville mirage, ville miracle, une parcelle de l'Antiquité romaine, sous nos yeux, un retour aux origines dans notre berceau européen.

jeudi 21 avril 2016

Rubrique cinéma

Je rate rarement un "Téchiné" et j'ai donc vu samedi "Quand on a 17 ans" au cinéma l'Astrée de Chambéry. L'histoire se situe dans les Pyrénées, de nos jours, dans un paysage austère où la neige tombe souvent dans ce coin de montagne. Deux jeunes hommes, âgés de 17 ans, passent leur temps à se battre, à se chercher querelle, à se renifler, à s'éviter. L'un, Damien,  est un fils de famille. Sa mère (Sandrine Kiberlain) pratique la médecine et son père, militaire de carrière, est parti en Afrique. Tom vit dans une ferme perchée dans la montagne et ses parents l'ont adopté. Ce garçon métis cultive la singularité et la solitude. Il communie avec la nature et n'hésite pas à se baigner dans un lac gelé en pleine nuit. Ces deux adolescents n'ont rien en commun et leur hostilité agressive fait partie d'un jeu trouble. En fait, leur détestation partagée cache une attirance passionnelle. Marianne (la mère de Damien) va provoquer leur cohabitation car elle invite Tom chez elle à cause de l'hospitalisation de sa mère dont la grossesse se présente mal. Ils vont apprendre à se connaître et à s'accepter. Le père de Damien décède dans une opération sur le terrain et ce tragique événement va encore rapprocher les deux garçons. Tom révèle sa générosité en aidant la mère de Damien à affronter ce deuil subi. Damien comprend qu'il est attiré par son copain qui refuse avec violence une relation homosexuelle. Le cinéaste montre ce séisme intime, la découverte de sa sexualité surtout "quand on a 17 ans". Vont-ils finir par s'aimer tout naturellement sans les tabous sociaux, sans le regard des parents ? Marianne en toute sérénité accepte l'amour de son fils pour Tom. Il faut aller voir ce film électrique, passionnant et troublant. Ces deux adolescents palpitent de vie et d'énergie. Ils inventent une relation singulière qui commence par une attirance agressive et qui s'épanouit peut-être dans une harmonie amoureuse secrète... Un film plein d'émotion et de force.

mercredi 20 avril 2016

Atelier d'écriture

Mylène, notre animatrice toujours aussi motivée, nous a proposé mardi matin deux exercices : le premier était inspiré d'un poème de Claude Roy sur Venise et le deuxième d'un logo-rallye oulipien. Notre animatrice a une tendresse particulière que je partage pour ce poète, écrivain et critique très oublié par le milieu littéraire. Quel dommage ! J'appréciais son élégance stylistique, son pacte autobiographique, sa poésie accessible au plus grand nombre sans tomber dans la facilité. Je trouve indispensable de s'appuyer la littérature, sur la poésie pour nous donner un canevas d'écriture, une sorte de modèle à suivre. Personne n'atteindra le génie des écrivains, évidemment. Mais, jouer avec les mots, le style, le rythme, le vocabulaire, les images, nous permet de stimuler notre imagination. Il fallait utiliser le verbe "Donnez-moi" quatre fois, puis un "peut-être" et un verbe au futur à la fin du poème. Voici mon exercice :
"Dans le bleu immense,
Donnez-moi l'attente fiévreuse d'un ferry sous le soleil
un embarcadère bruyant résonne aux pas métalliques des passants,
Donnez-moi le Vésuve au loin,
les quais industrieux aux grues géantes et menaçantes,
la ville à étages s'efface et le bateau froisse les flots avec vigueur,
vole et s'envole presque,
Donnez-moi la lente avancée vers le port, le calme retrouvé,
les mouettes dansantes, les barques en partance,
et peut-être, le silence de l'île,
un vieil homme à sa fenêtre tirant sur sa cigarette,
une vieille femme derrière un drap blanc observant les passants,
J'inventerai une bulle de sérénité,
une Ithaque fantasmée
loin du chaos napolitain,
Procida."
 
Le deuxième exercice devait s'élaborer avec quatorze mots imposés et dont il fallait respecter l'ordre :
voila le résultat :
"Ordinaire, la vie d'un auteur ? Il pratique le mode mémoire. Incorrigible, la parenthèse qu'il s'offre souvent dans une liberté totale au détriment de son existence sociale. Il ne prône pas le changement pour tous, mais pour lui-même. Il classe ses cahiers aux couleurs vives, parfois numérotés. Circulez, si vous préférez m'éviter. Donner, voilà mon but. J'écris des variations intimes et infimes. Tenir un stylo dans sa main devant un cahier sur la table, l'imagination en fête"

mardi 19 avril 2016

"La Femme de l'escalier"

L'écrivain allemand, Bernhard Schlink, est connu du public pour son best-seller mondial, "Le liseur", paru en 1997 chez Gallimard. Il vient de sortir "La femme de l'escalier", traduit par le grand spécialiste de la littérature allemande, Bernard Lortholary. Un avocat dans la soixantaine se trouve à Sydney pour régler quelques affaires de son cabinet international. Dans une galerie d'art, il tombe par hasard sur un tableau représentant une femme descendant un escalier. Il décide d'ajourner son retour en Allemagne et il se met à la recherche de cette femme mystérieuse qu'il a connue dans sa jeunesse. En effet, ce tableau était au cœur d'un conflit entre deux clients de son cabinet. L'industriel richissime Gundlach, mari de la femme en question, refusait de remettre ce tableau endommagé au peintre Schwind, amant d'Irène. Dans cette transaction délicate, le narrateur du roman tombe fou amoureux de cette femme adulée par son mari et par son amant. Il va se rapprocher d'elle et accepte de substituer le tableau pour plaire à Irène. Il met ainsi sa vie professionnelle en danger. Quand il réussit ce vol avec la complicité d'Irène, celle-ci disparaît subitement en emportant ce maudit tableau. Plusieurs années après cet abandon inexpliqué, revoir ce tableau dans une galerie ravive cet échec amoureux et cette forfaiture qu'il n'a jamais digérée. Notre avocat engage un détective sur les traces d'Irène en Australie et le roman prend toute son ampleur quand il la retrouve sur une île isolée, vivant seule depuis longtemps. Il convoque aussi les deux acolytes du passé d'Irène. Je ne dévoilerai pas la fin de l'intrigue. Vont-t-ils enfin comprendre la fuite d'Irène ? Pourquoi a-t-elle agi ainsi ? Et si tout pouvait recommencer ? L'amour peut-il resurgir entre eux ? Bernhard Schlink propose l'histoire originale d'un quatuor, composé de trois musiciens amoureux de la belle flûtiste, fuyante comme le son de son instrument... Un beau roman à découvrir et une mélancolie toute brumeuse sur le temps qui passe et sur les regrets des amours avortés...

lundi 18 avril 2016

Rubrique cinéma

Je fais une pause sur mon voyage mais j'y reviendrai plus tard. Je préfère que mes souvenirs se reposent concernant Pompéi et Paestum. Je pourrai ainsi filtrer les meilleures impressions pour décrire mes surprises et mes émerveillements devant tant de découvertes. J'ai vu un très beau film la semaine dernière à l'Astrée : "L'Avenir" de Mia Hansen-Love avec Isabelle Huppert. Le personnage féminin s'appelle Nathalie. Elle mène une vie professionnelle passionnante en tant que professeur de philosophie. Ses élèves l'apprécient et lui manifestent beaucoup de respect. Nathalie dirige une collection chez un éditeur spécialisé en sciences humaines. Elle a même lié une amitié avec un de ses anciens élèves, un trentenaire qui se cherche encore. Son mari enseigne lui aussi la philosophie et leur complicité intellectuelle cimente leur couple. Leurs enfants, devenus grands, ont quitté le foyer familial tout en conservant des relations chaleureuses avec leurs parents. Heureuse famille ! Mais, un premier grain de sable enraye la machine du bonheur. Sa mère, maniaco-dépressive, perturbe cette vie bien remplie. Puis, peu à peu, tout se délite autour d'elle. Elle commence par perdre son influence dans la maison d'édition qui se lance dans un marketing agressif vulgaire. Sa fille demande à son père de choisir entre sa mère et sa maîtresse. Il choisit sa maîtresse, évidemment plus jeune. L'univers familier et familial de Nathalie, si fragile physiquement, s'écroule. Quel "avenir" pour elle ? Elle regrette sa maison de Bretagne où elle passait des vacances merveilleuses. Elle pensait être aimée jusqu'à la fin de sa vie et elle est quittée. Sa mère aussi finit par mourir après une tentative de  suicide ratée. Sa relation avec son étudiant devient plus tendue à cause de l'engagement radical du jeune philosophe. Comment rebondir après toutes ces trahisons successives ? Nathalie, interprétée par la sublime Isabelle Huppert, accepte les coups du sort et maîtrise ses émotions avec élégance et sobriété. Son métier l'aide certainement à affronter toutes les difficultés que lui réserve la vie à l'orée de la soixantaine. Sa liberté nouvelle la stimule et lui donne des ailes. Elle devient grand-mère et cet enfant lui redonne un élan de vie. Un beau portrait de femme, dans sa nudité lumineuse et sa sérénité retrouvée. Un film magnifique, un ode à la résistance et à l'espoir malgré tout...

vendredi 15 avril 2016

Retour de Naples, 6

Je ne suis pas encore revenue de Naples, tellement tous mes sens et toutes mes références culturelles clignotaient sans cesse. Il faut bien que je revienne dans ma réalité française mais j'ai le cœur et la tête près du Vésuve. Je vais entreprendre la séquence archéologique avec l'évocation des trois sites majeurs antiques que j'ai dévorés du regard. J'ai découvert Herculanum, situé à 15 kilomètres de Naples après avoir pris le circumvesuviana, le train de banlieue me conduisant aux deux sites archéologiques. Il faut bien deux bonnes heures pour Herculanum et le double pour Pompéi. On peut même passer des journées entières dans ces deux cités. La première petite ville de 5 000 habitants à l'époque romaine a subi le même sort que Pompéi. Le Vésuve a déversé en 79 après J.C. de 12 à 19 mètres de lave, figeant son existence. Les maisons sont mieux conservées après seize siècles d'oubli. Une grande partie de peintures, fresques et objets se trouvent au musée de Naples. Comme je m'intéresse à la vie des livres, j'ai appris que les archéologues avaient retrouvé les papyrus dans une bibliothèque. Ces documents inestimables encore déchiffrables malgré la lave comprenaient de nombreux écrits du philosophe épicurien Philodème de Gadara, (1e siècle avant J.C.), ami de Cicéron, de Virgile et d'Horace. On visite les maisons significatives ouvertes au public et j'ai eu de la chance en me retrouvant souvent seule devant des fresques émouvantes : des silhouettes animales, des décorations florales, des portraits, des dieux, etc. Le plan détaillé donne le vertige à tous visiteurs consciencieux : la maison d'Argos, les tavernes, les thermes, les patios, les autels dédiés aux dieux du foyer, les Lares, la maison d'Aristide, celle de Neptune et bien d'autres. Pour visiter Herculanum, j'avais un plan mais j'ai préféré me balader librement et rentrer dans ces espaces en cherchant des yeux les fresques et les mosaïques sauvées par l'éruption du Vésuve. J'ai pensé à tous les habitants de cette petite cité en imaginant leur vie quotidienne, leurs rites religieux, leurs façons de vivre. Voir de près ces vestiges donne une impression d'éternité, de passerelle entre nous et eux, ces femmes et ces hommes qui, deux mille ans avant, nous ressemblent et nous fascinent. Une fraternité retrouvée au delà des siècles... Herculanum m'a préparée pour Pompéi...

jeudi 14 avril 2016

Retour de Naples, 5

Pourquoi ai-je choisi Naples ? Mon amie, professeur de grec ancien, m'avait raconté son séjour à Naples et surtout ses visites au Musée archéologique, aux sites d'Herculanum et de Pompéi. Avant de partir, elle m'avait conseillé de ne manquer sous aucun prétexte le site de Paestum à une centaine de kilomètres de Naples. J'ai donc démarré mon périple archéologique au Musée de Naples, l'un des plus riches d'Europe. Le bâtiment de couleur rouge ocre se situe  au Nord de la ville entre la mer et le quartier de Capodimonte. Je m'attendais à la foule habituelle des grands musées comme au Louvre, par exemple. A part quelques lycéens en groupe, j'ai arpenté les différentes salles avec une affluence acceptable voire même agréable. Les collections présentées proviennent des fouilles des sites archéologiques, proches de Naples. Nous étions toujours une petite dizaine d'admirateurs devant les fresques de Pompéi absolument magiques et magnifiques. Les portraits les plus célèbres au monde se trouvaient devant moi et quand j'ai vu la représentation de la poétesse Sapho du VIIe siècle avant J.C., je me suis arrêtée longuement pour observer ce médaillon symbolisant le "kalosagatos" grec, le beau et le bon, idéal de la civilisation grecque. Les femmes de la noblesse grecque et romaine pouvaient apprendre à lire, à écrire et à penser : une révolution dans le monde antique. J'ai aussi admiré les différentes mosaïques dont celle d'Alexandre dans la bataille d'Issos contre Darius, le Perse. D'influence hellénistique, la peinture pompéienne est utilisée dans les maisons pour décorer les murs des maisons des Romains de la haute société. La couleur "rouge pompéien" éclate sur les murs et dévoilent la vie quotidienne à Herculanum et à Pompéi. La peinture rouge, obtenue grâce au sulfure de mercure, capte notre regard et insuffle une chaleur incontestable. Ce musée archéologique abrite aussi une quantité d'objets de la vie domestique dont le service de table de la maison de Ménandre. Les vases grecs sont aussi présents au musée et je ne m'en lasserai jamais tellement j'aime ces objets courants, fabriqués en quantité depuis le VIe siècle av. J.C. Ils représentent un univers d'images relatant la mythologie, la vie de la cité, les sentiments humains. Je suis restée quelques heures devant tant de chefs d'œuvre de l'Antiquité et si je n'avais pas établi un programme précis, j'aurais aimé revoir ce temple des merveilles. Une visite inoubliable et à refaire plus tard, quand je retournerai sur les terres campaniennes... Mon intérêt pour l'archéologie se renforce davantage quand on visite des musées de cette envergure. Une étape essentielle dans mon périple napolitain...

mercredi 13 avril 2016

Retour de Naples, 4

J'ai quitté Naples à trois occasions pour découvrir Procida, Herculanum et Pompéi, Paestum. J'ai voulu aller sur la mer pour respirer son odeur salée et bleutée... J'ai choisi la petite île de Procida, la plus proche de Naples. J'ai pensé à Elsa Morante, une écrivaine géniale que j'ai lue dans les années 70-80 en particulier "La Storia", immense roman sur la guerre en Italie vécue par une femme-courage. Elle a aussi situé "L'Ile d'Arturo" à Procida. Lamartine s'est inspiré du cadre de Procida dans son roman, "Graziella", la jeune et jolie fille d'un pêcheur pauvre dont il s'éprit. Dès que j'ai aperçu le rivage et le port, j'ai vite saisi que le tourisme de masse n'avait pas abîmé le site car il y avait peu de monde malgré un grand soleil de printemps. Après trois jours tumultueux à Naples, ma petite halte sur cet île m'a procuré un repos salutaire. J'ai voulu découvrir un autre partie de l'île et quand je suis montée dans le seul minibus du port pour visiter le village le plus proche, le conducteur a démarré comme une bombe et a conduit comme un fou à travers les ruelles étroites des villages. Je me suis accrochée au siège pour ne pas tomber (évidemment, aucune ceinture de sécurité n'est obligatoire)... Un fou rire et le bus m'ont bien secouée jusqu'au retour au port d'attache. Après un succulent repas, pris au bord de la mer et une promenade sur une plage noire et déserte, j'ai repris un ferry pour Naples en me mêlant aux Italiens qui revenaient sur le continent pour travailler. Entre les mouettes, les ferries, les falaises fantomatiques à l'Est de Naples, le retour dans la baie m'a semblé très court. J'ai fini ma journée au théâtre San Carlo en compagnie de mon cher Schubert... Nature et Culture font décidément bon ménage du côté de la Campanie.

dimanche 10 avril 2016

Retour de Naples, 3

La ville de Rome m'avait fascinée et me fascinera longtemps, mais Naples est une ville unique au monde. J'aime beaucoup la mythologie grecque et quand j'ai appris que Parthénope, la sirène enchanteresse de l'Odyssée, s'est échouée sur la côte napolitaine, je ne pouvais que me réjouir de ce mythe. Ulysse a délaissé la sirène et a poursuivi sa route. La malheureuse s'est échouée par chagrin d'amour dans le golfe. Dans ce lieu bercé par les dieux et les déesses de l'Antiquité,  Naples offre un choix patrimonial incontestable : plus de 400 églises, des dizaines de palais, de châteaux, de couvents, de monastères. Je ne vais pas relater toutes mes visites car je préfère me souvenir des lieux les plus magiques. Je retiendrai en particulier l'ensemble religieux Santa Chiara avec son église (1324) et surtout le cloître des Clarisses du XVIIIe siècle,  planté d'orangers et de glycines, entouré de murets et de piliers couverts de majoliques éclatantes : un havre de paix et de sérénité malgré sa situation dans un quartier populaire. Dans mes nombreuses visites d'églises et de couvents, je me souviens surtout de la "Certosa di San Martino" du XIVe siècle, accolée au Castel San'Elmo. Ces deux entités culturelles surplombent la baie et offrent une vue à couper le souffle : la présence permanente du Vésuve, l'emblème naturel de la ville, les quartiers colorés s'étalant tout au long du golfe, le port industriel et l'embarcadère des ferrys en partance pour les îles proches. Tout invite au voyage et au mouvement. Quant aux églises toutes magnifiques, celle de "Pio Monte de la Misericordia" a attiré particulièrement mon attention car un "Caravage" est exposé derrière un autel. J'ai vu ses tableaux à Rome et je voulais découvrir cette œuvre majeure. Quelques chaises étaient disposées sur le devant pour admirer la toile toujours aussi puissante que les autres. J'ai débusqué aussi deux palais baroques, dont l'un possédait un autre Caravage et une Artemisia Gentileschi, la seule femme peintre de cette époque... A chaque kilomètre effectué, une merveille assurée... Merci aux guides culturels, incontournables agents de curiosité et de chasse aux trésors artistiques.         

samedi 9 avril 2016

Retour de Naples, 2

Je ne vais pas relater mon voyage de manière chronologique car je préfère me souvenir des moments forts et surprenants de ma vie "napolitaine"... Pour donner un peu d'ordre dans mes descriptions évidemment incomplètes et totalement subjectives, j'aborderai le Naples architectural d'un éclectisme anarchique passant de l'antique au médiéval, du baroque à l'ultra modernité. J'ai choisi avec précaution mon appartement, situé dans l'incomparable galerie Umberto 1er au cinquième étage avec une terrasse : j'étais perchée sur le sommet de la coupole de fer (57m de haut) et de verre, qui rappelle l'art "effellien". Ce lieu majestueux, malgré quelques échafaudages, est un carrefour incontournable de la vie urbaine où toutes les générations se côtoient pour déguster des glaces succulentes et des pâtisseries à s'évanouir de bonheur dont les célébrissimes babas au rhum et sfogliatelles... Des magasins de luxe attirent une clientèle huppée mais on peut aussi rencontrer des militants politiques contre la politique de Matteo Renzi comme je l'ai vérifié la veille de mon départ, la ville étant paralysée par des manifestations contestataires. J'ai même dialogué avec une jeune fille parlant le français qui m'a expliqué avec véhémence les réformes injustes (pour elle) du gouvernement italien. Un immense Pinocchio trônait au centre de la galerie, symbole du mensonge politique. J'ai arpenté cette galerie, construite en 1887 en décryptant son sol pavé de mosaïques, en admirant ses façades d'immeubles cossues dans une harmonie de jaune et de blanc et ses statues protégées par d'immenses voutes spectaculaires. Dans ce quartier central, se situent aussi le Palais Royal (en cours de rénovation), la Place magnifique du Plébisicite. J'ai déjeuné dans le café Gambrinus, ouvert en 1890 où j'ai senti la présence de Sartre, Oscar Wilde et de Stendhal... Dans ce "Centro Monumentale", je ne pouvais surtout pas éviter le Théâtre San Carlo, une vénérable institution musicale, inaugurée en 1737 avant la Scala de Milan avec ses 186 loges dont celle réservée au Roi réparties sur 5 étages. J'ai eu la chance d'assister à un concert sublime le dimanche soir avec la Symphonie n. 8 dite "Inachevée" et la messe n.6 de Schubert. Et pendant deux heures, j'étais envoûtée par l'orchestre et le chœur du théâtre de San Carlo sous la baguette du chef d'orchestre, Michele Mariotti. Je sentais battre le cœur de Naples...  

vendredi 8 avril 2016

Retour de Naples, 1

Dès que j'ai mis les pieds à l'aéroport de Naples, une vague de chaleur douce et ensoleillée m'a accompagnée du jeudi 31 mars au jeudi suivant. Il faut bien trois bonnes journées pour découvrir l'essentiel à Naples et 3 jours pour aller sur l'ïle de Procida, Herculanum, Pompéi et Paestum. J'ai eu de la chance de voir Naples et ses environs baignés d'une lumière éclatante en ce début du mois d'avril. J'ai vite rangé ma veste et je me suis baladée pratiquement en tee-shirt... Mes premières impressions ont conforté les images que j'avais forgées dans ma tête avant de partir. Des immeubles de couleurs chaudes dont le rouge et le jaune dominent, des boulevards alignant des églises, des palais, des immeubles de toutes sortes, du plus luxueux aux plus délabrés, et dans cet espace saturé, des piétons, des scooters, des motos, des voitures, des taxis, des bus envahissent les rues. Heureusement, il existe des zones piétonnes nombreuses pour retrouver un certain calme dans les ruelles sombres et étroites où le linge tente de sécher au dessus des passants innombrables. Des échoppes-bazars, des fruits et des légumes sur des tréteaux éclatent de couleurs et de saveurs. J'ai capté une quantité de bruits : des cris en italien (quelle langue formidable), des airs de musique partout, des klaxons incessants, des discussions orageuses, des sons de cloches. J'ai suivi du regard les passants : des jeunes à la mode "napolitaine", des vieilles dames chamarrées, des hommes d'affaires affairés, des sans-domiciles fixes fatigués, des vendeurs africains apeurés avec leurs sacs de contrefaçon, des jeunes femmes d'une élégance frappante, des touristes en grappe avec leur guide à drapeau, des scolaires dans les musées, des petits garçons jouant au football dans la rue... En fait, des Napolitains d'une gentillesse incroyable, dont la palme revient au gardien de l'immeuble toujours souriant et affable. Il fallait introduire une pièce de vingt centimes dans un compteur qui déclenchait la montée de l'ascenseur et ces pièces accumulées devaient constituer une partie de son salaire.  Dans les transports publics, dans les institutions culturelles, dans les boutiques, les restaurants, toujours la même bonne humeur... Une attitude  pleine de sollicitude tellement rare aujourd'hui que j'avais l'impression de vivre sur une autre planète. Je vais donc consacrer quelques billets à Naples et à mes découvertes à l'extérieur. Cette ville foisonnante et colorée a pris le caractère de son tout puissant voisin, le Vésuve dont les laves avaient englouti Pompéi et de ces laves, l'esprit napolitain a aspiré sa chaleur humaine et sa vitalité anarchique. Une escapade réussie et riche de sensations, de paysages, de couleurs, de goûts et de sons... Naples m'a offert son plus beau visage malgré sa réputation de saleté (tant pis pour les obsessionnels de l'hygiène) et de délinquance (aucun incident à déplorer et un sentiment de sécurité que je n'éprouve pas dans ma propre ville). L'adage "Voir Naples et mourir" m'a confirmée que cette ville sacrée (plus de 500 églises) est une sacrée ville !