mardi 1 octobre 2019

Athènes, 3

Au milieu du fatras urbain, les colonnes de l'Olympiéion, le temple d'Hadrien, se dressent comme des phares culturels. Il ne reste que quinze colonnes corinthiennes, chacune haute de 17 m de haut et de 2, 6 m de diamètre et pesant 364 tonnes… J'aime me balader dans ce site, peu visité mais fascinant si on reconstruit par la pensée son gigantisme. Une colonne s'étale sur le sol, victime d'une tempête en 1852. L'empereur Hadrien dédia le temple à Zeus et toutes les statues ont disparu à l'époque byzantine. Sa construction a commencé en - 515 et s'est terminée sous l'égide de l'empereur romain en 129 ap. J.-C., quelques siècles pour parachever ce temple déjà jugé surdimensionné à l'époque. Ces ruines antiques portent en elle une trace d'Hadrien et j'ai évidemment songé au roman de Marguerite Yourcenar, "Les Mémoires d'Hadrien". La littérature m'apporte cette dimension romanesque qui donne une aura particulière au site archéologique. En fin de journée, j'ai visité l'indispensable musée de l'Acropole qui abrite tous les objets provenant des monuments de l'Acropole : bas-reliefs, statues, céramiques allant de la Préhistoire à l'Antiquité tardive. Quelques chiffres montrent l'importance du bâtiment : 130 millions d'euros, 16 000 m², 4390 m² de plaques de verre, 25 000 m² de surface dont 14 000 m² d'exposition. Inauguré en 2009, il reçoit 10 000 visiteurs par jour. Construit sur pilotis, le musée intègre au sous-sol un site archéologique d'une ville du IVe siècle. Dès que je suis montée vers le premier étage, j'ai admiré les vases et diverses statuettes des périodes mycénienne, géométrique, archaïque et sévère. Le premier étage est consacré à l'Erechthéion et surtout à ces Caryatides. Les statues des koré et des kouroi, toujours aussi magnifiques, révèlent encore les caractéristiques de la beauté grecque dans sa perfection. Je ne me lasserai jamais de les revoir, de les contempler "in vivo"... Les frises et les métopes du Parthénon et du temple d'Athéna Niké sont présentés dans une scénographie pédagogique remarquable. Ce musée n'attire qu'un million de visiteurs… Où sont passés les trente millions de touristes de l'Acropole ? Bizarre quand même. Les vrais trésors se trouvent dans ce temple moderne, transparent, lumineux où l'intérieur et l'extérieur se fondent en une seule unité spatiale. Pendant mon séjour, j'ai eu la chance de le visiter à deux reprises pour m'imprégner de l'art grec. J'aime tout particulièrement une stèle un peu à l'écart d'une dimension modeste qui représente Athéna (toujours elle) dans une attitude songeuse. Cette image de marbre dégage une attitude philosophique de doute, d'intimité, une image unique de cette femme guerrière. Pour visiter un lieu aussi riche, il faut lire les guides culturels et aussi, consulter Wikipédia sur son téléphone qui énumère les chefs d'œuvre à ne surtout pas rater. Un musée capital à voir au moins une fois dans sa vie si on aime le monde de l'art...