mercredi 21 avril 2021

La Fête de la librairie indépendante

L''année dernière, la Fête de la librairie indépendante avait été reportée à cause du Covid. Cette année, les librairies sont devenues "essentielles" et elles attendent tous les amoureux et toutes les amoureuses des livres. Ce samedi 24 avril, il ne faut surtout pas manquer ce rendez-vous pour rendre un hommage appuyé à ce commerce intelligent et éminemment noble. Plus de 480 librairies participent à la fête en France mais, l'événement a lieu aussi en Belgique, en Suisse, au Luxembourg. Marie-Rose Guarniéri, directrice des Abbesses, le Centre National du Livre, le Syndicat du Livre, des maisons d'édition soutiennent cette belle initiative. En 1981, le prix unique du livre a certainement sauvé des centaines de librairies et cet anniversaire sera aussi à l'honneur. La talentueuse et dynamique libraire des Abbesses évoque la fermeture des librairies au printemps dernier : "Il ne s'agissait pas seulement de la fermeture d'un commerce comme un autre car ce rideau tiré, comme les yeux clos d'un visage, séparait la nation de son âme. C'est l'ADN de tout un pays qui se trouvait atteint dans son attachement profond la libre circulation de la pensée". Dans cet ouvrage qui sera offert à tous les visiteurs de ce samedi, il est aussi question du prix unique et d'autres articles sur le monde des livres. Je me rendrai samedi chez Garin pour participer à ce rendez-vous surtout pour manifester ma solidarité de lectrice passionnée. J'aurais aussi une pensée émue pour mes années de libraire à Bayonne de 1975 à 1981. Après l'obtention d'une licence de lettres, j'ai trouvé un emploi dans l'une des librairies la plus fréquentée de la ville. Après un an où j'ai appris le métier, j'ai trouvé un local du côté du Musée basque dans le Petit-Bayonne et j'ai ouvert ma propre librairie. Je proposais une salle consacrée aux nouveautés et une deuxième pour les livres d'occasion et anciens. J'ai "tenu" cinq ans ayant vécu de plein fouet la liberté du prix du livre avec la concurrence déloyale des grandes surfaces. Ces années de libraire où je travaillais non-stop du lundi au samedi sans prendre un seul jour de congé m'a marquée à tout jamais. J'ai vécu une des plus belles expériences professionnelles de ma jeunesse. Ma librairie hybride (livres neufs et anciens) est devenue au fil des mois un mini-centre culturel où j'accueillais des expositions, des concerts, des rencontres littéraires dans une ambiance de soif culturelle des années 70. Quelle belle époque, ces années-là ! J'éprouve parfois un sentiment nostalgique et j'ai eu de la chance de vivre ces moments intenses autour du livre et de la lecture. Comme je ne pouvais pas en vivre correctement, j'ai fermé ma boutique et je suis "montée" à Paris dans cette ville couverte de librairies dans ce temps-là. Plus tard, je me suis reconvertie dans les bibliothèques en devenant bibliothécaire au service du public, un public à élargir, conquérir, fidéliser, rendre heureux grâce aux bienfaits thérapeutiques de la lecture ! Une nouvelle aventure passionnante m'attendait pendant trois décennies au sein de ces lieux de culture indispensables dans nos démocraties...