lundi 15 avril 2019

Atelier Lectures, 1

L'Atelier Lectures du mardi 9 avril a réuni une bonne dizaine de participantes, toujours aussi motivées par la lecture et les livres. Les coups de cœur ont démarré avec Agnès qui nous a parlé du premier roman d'Estelle-Sarah-Bulle, "Là où les chiens aboient par la queue". Cette saga familiale nous vient de la Guadeloupe depuis les années 40 où les tantes et le père de la narratrice ont passé leur enfance dans un petit village pauvre. Ce récit vif et généreux utilise un langage teinté de créole et raconte aussi l'exil des petits enfants à la métropole dans une grisaille, loin du soleil des tropiques. Agnès a beaucoup appris sur l'histoire de l'île et de ses habitants. Mylène a présenté un ouvrage de Marie-Hélène Lafon, invitée à la librairie Garin en mars. Cette écrivaine singulière, originaire du Cantal, évoque ces terres volcaniques : "Ces lieux façonnent des gens un peu verticaux, austères et tenaces… Ce Nord du Cantal est fondateur ; et le sauvage n'est jamais loin ; il palpite sous l'écorce des choses". Il est temps de découvrir l'écriture et le monde de Marie-Hélène Lafon. Elle sera au programme de l'année prochaine dans l'Atelier… Janine a choisi le dernier roman de Delphine de Vigan, "Gratitudes". Michka, une pensionnaire d'une EHPAD perd peu à peu la parole. Auprès d'elle, Marie, une jeune femme dont elle est très proche et Jérôme, orthophoniste chargé de la suivre l'aident pour faire face à la maladie. Ce roman rencontre déjà un grand succès car il parle de sollicitude, de bienveillance, de gratitude, qualités qui semblent déserter notre société contemporaine. Janelou a émis un doute sur ce type d'ouvrages, utilisant la fibre des bons sentiments. Chacune doit le lire pour se faire une opinion. Janelou a beaucoup apprécié le dernier Lionel Duroy, "Eugenia". Dans les années 30, une jeune étudiante romaine tombe amoureuse d'un romancier d'origine juive. Elle prend conscience de la vague antisémite qui gangrène son pays et sa propre famille. Ce très bon roman brosse le portrait d'une femme dont le courage est un exemple à suivre. Annette a présenté le magnifique roman, "L'art de la Joie", de Goliarda Sapienza, une écrivaine sicilienne peu connue du grand public. Pourtant, elle me fait penser à Elsa Morante : même empathie chaleureuse, même milieu social, même monde attachant. Dans ce livre magistral, l'écrivaine raconte l'histoire de Modesta, née en 1900 sur les pentes de l'Etna. De son enfance misérable et chaotique à son héritage d'une famille de nobles siciliens, Modesta traverse la vie comme une vraie tornade qui dévaste tout sur son passage. J'ai lu ce roman en 2005 quand il a été traduit en français. L'écrivaine l'avait composé dans les années 60 et 70 et l'ouvrage est considéré comme une œuvre majeure de la littérature italienne. A lire cet été à l'ombre… (La suite, demain)