lundi 27 août 2018

Mon séjour basque, 1

Dès que je mets un pied, puis l'autre sur le sol de l'aéroport, l'air sent le sel marin. Cette odeur familière me pénètre comme un lied de Schubert. Un pays se résume parfois à un parfum, à des couleurs, à des sensations. La Côte basque ressemble à un patchwork rouge, vert et blanc et j'ajouterai le bleu profond de l'océan. Le charme de mon pays natal s'infiltre dans mes veines dès que j'y réside pour quelques jours. Mais, en août, attention, danger : Biarritz perd son aura magique. Un article du journal Sud-Ouest évoque la saturation touristique à l'égal de Venise, de Barcelone et d'autres villes envahies. Comment réguler ce fléau ? L'océan attire de plus en plus de touristes et il semblerait qu'Internet soit la cause de ces afflux anormaux de visiteurs. Plus le prix des places d'avion baisse, plus les locations de particulier à particulier fonctionnent à plein, l'invasion touristique sera de plus en plus gênante pour les habitants de ces lieux. Dès dix heures du matin, ce n'est plus la peine de prendre sa voiture pour aller à la plage. Malgré les navettes bus, les vélos gratuits de la ville d'Anglet, les automobiles règnent partout sur la Côte. J'ai trouvé la solution en me baignant dès neuf heures du matin et j'avais toute la plage pour moi mais sans surveillance. Pour satisfaire les besoins primaires des touristes, les villes inventent aussi des distractions permanentes : compétition de surf la nuit, marchés nocturnes, courses à pied pour les enfants et les catégories d'âge. Il ne faut surtout pas que les touristes s'ennuient une seule minute pendant leurs vacances sublimes du bord de mer. Pour admirer le coucher de soleil, personne n'a besoin d'accompagnement social. Cette esprit de fête permanente enlève à mes yeux le charme du pays qui est resté très longtemps authentique, simple et tranquille. L'authenticité s'amenuise, la simplicité se complexifie et la tranquillité disparaît au fil des années du premier juillet au trente août. La marchandisation estivale règne dans les commerces locaux, les restaurants typiques des plages et les marchés. Mon si beau Pays basque souffre de son succès malgré sa réputation légendaire de climat entre pluie et soleil. Je souhaitais la pluie pour me balader tranquillement sur la plage… Je conseille donc d'éviter cette destination à tous ceux (celles) qui aiment le silence, la solitude et le calme. Biarritz s'apprécie pendant les trois saisons restantes, dix mois sur douze, c'est quand même appréciable ! Et je n'y retournerai plus jamais en août !  J'ai l'intention de revoir Biarritz dès novembre pour retrouver mes plages désertées, ma Côte basque en beauté avec ses vagues majestueuses et ses paysages somptueux...