mardi 3 février 2015

Atelier d'écriture

Nous étions une bonne dizaine de "camarades en écriture" cet après-midi malgré un froid glacial en ville. Le premier exercice que Marie-Christine nous a donné, portait sur le temps que l'on ne voit pas passer. Elle nous a fait écouter une chanson de Ferrat et nous avons choisi un mot concernant un objet symbole du temps. Après avoir noté les mots chronomètre, horloge, montre, agenda, sablier, calendrier, gousset, minuteur, carbone 14, clepsydre, cadran solaire, coucou suisse, nous avons composé chacune un texte avec un mot de la liste. J'ai choisi la montre :
O voleur !
Combien de montres ont défilé autour de mes poignets ? La première date de la Communion solennelle, petite, avec un bracelet en cuir, en or de la marque Lipp, offerte par une vieille tante argentée. Cette montre au look archaïque est restée peut-être deux à trois ans sur moi. Puis, lors de mon adolescence rebelle, la "Lipp" a rejoint la boîte à bijoux. Le temps s'est transformé de précieux en décontracté. Bonjour, les montres gadgets, fluorescentes, délirantes, plastifiées, sportives, étanches. La folle jeunesse n'a qu'un temps, hélas, et mes montres se sont cassées, se sont perdues, ont été données.  Puis, il fallait montrer son sérieux quand on devient un adulte et mes montres ont pris un petit coup de vieux. Ma galerie temporelle s'est constituée d'une montre littéraire avec deux aiguilles en forme de stylo, d'une autre en or, de Suisse, offerte par une mère aimante, une autre marquée du sceau d'un magazine, une autre, ovale et sophistiquée, toutes portées un moment, toutes délaissées dans un tiroir. Elles m'accompagnaient pour traverser le temps, certaines ne respiraient plus, certaines gardaient encore un filet de vie. Un jour, un vilain voleur s'est introduit dans ma maison et il a dérobé mes petits trésors bien modestes. J'ai compris que mon voleur m'avait libérée du temps, des heures, des jours, des mois et des années. J'ai vécu sans temps, mais on finit par ressentir une nostalgie du temps perdu. Alors, je me suis rendue dans une bijouterie pour acquérir une montre que je ne perdrai plus des yeux. Le temps file vite, trop vite mais , j'aimerais le voir passer le plus longtemps possible !"
Deuxième exercice sur le thème de la liberté d'après Paul Eluard.
Voici mon hymne de la liberté :
Sur le sable d'une plage, sur le fronton d'un village, sur les flancs d'une montagne, sur les bords d'un nuage,
Sur les laves de l'Etna, sur le désert du Sahara, sur les tours de New York, sur les ponts de Venise,
Sur les piliers de l'Assemblée, sur les marches d'une église, sur les tapis d'une mosquée, sur les bancs d'une synagogue,
j'écris ton nom, liberté et je crie ton nom, République...