vendredi 4 mars 2022

Escapade à Antibes, 5

 Antibes dans ses murs, c'est une enfilade de rues et de ruelles où se côtoient des petits commerces, des restaurants et des services, des places dégagées, des églises et des monuments. Cette urbanité baigne dans une certaine quiétude et une sérénité certaine. Peut-être que la présence de la Méditerranée adoucit les mœurs, les us et les coutumes. A côté du Château de Grimaldi, la cathédrale Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception est bâtie sur les fondations d'un temple consacré à Diane et à Minerve, puis est devenue une église paléo-chrétienne au Ve siècle. Détruite par les Sarrasins en 1124, elle est reconstruite un an plus tard. A l'intérieur, j'ai remarqué un très beau retable, peint en 1515 par Louis Brea, un peintre primitif niçois. Après la visite de cet édifice religieux, j'ai découvert la chapelle Saint Bernardin du XVIe à la façade néo-gothique. Puis, en me baladant dans le quartier des Safraniers, je recherchais une plaque sur une maison qui a abrité l'écrivain grec, Nikos Kazantzakis. J'aime rechercher les traces d'écrivain dans chaque ville que je visite. Je l'ai trouvée, cette modeste maison, avec cette plaque sur laquelle sont gravés ces mots : "Je ne crains rien, je n'espère rien, je suis libre". Il est très agréable de sentir une ville dans ses quartiers parfois chics, parfois modestes. Le port d'Antibes héberge de nombreux yachts... La richesse insolente de ces propriétaires (russes ?) gâche un peu l'élégance de ces objets flottants. Quelques quartiers excentrés ne présentent pas un intérêt majeur mais de nombreuses résidences de luxe attirent des retraités (pas mal d'Italiens) qui apprécient le climat favorable de la Côte d'Azur. Avant de repartir, j'ai parcouru le Cap d'Antibes en arpentant avec un grand plaisir le sentier de Tirepoil (exotique à souhait !) loin des constructions urbaines. Aménagé par des chemins naturels et par des escaliers dans les zones escarpées, le sentier se parcourt en deux heures et se situe face à la Baie des Anges et à Nice avec les Alpes en panoramique. Dans cette randonnée, j'ai vu des mouettes, des sternes, la flore marine, les lavandes de mer, des pins d'Alep, la roche volcanique par endroits, travaillée par l'érosion et j'ai longé une muraille où se cachent des propriétés magnifiques dont le Château de Croé, longtemps habité par le Duc de Windsor et acquis aujourd'hui par un oligarque russe. Au début du XXe siècle, ce littoral a été occupé et privatisé par les résidents de ces belles demeures. La Loi Littoral a permis la reconquête de cet espace enfin accessible au public... Ah, le rôle de l'Etat, indispensable souvent !