mardi 11 juin 2013

Rubrique cinéma

Lundi, séance cinéma pour "La Grande Belleza" de Paolo Sorrentino avec Toni Servillo. Ce film dure 2h30 et faisait partie de la sélection de Cannes en 2013. Le personnage central se nomme Jep Gambardella, un homme d'âge mur, portant beau et très élégant. Il a écrit un roman qui a eu un certain succès et depuis, il se consacre au journalisme mondain. Le film montre la vie de ce dandy fêtard, esthète et séducteur. Deux éléments fondamentaux épatent le spectateur : la présence de la ville, Rome, et la bande musicale extraordinaire. Le réalisateur mélange tous les styles de musique, de la pop au rock, de la musique sacrée à la musique symphonique. Ce fil musical impressionnant d'éclectisme et de folie, rythme les scènes calmes d'intimité de Jep et les moments d'hystérie collective dans des soirées de fête à la romaine. Jep nous communique son dégoût de ce monde stupide, superficiel, cruel et hypocrite. Mais son désespoir se double d'une ironie élégante et d'un humour salvateur. Même s'il ressent que sa vie est un échec total, il recherche encore et toujours "la grande belleza", la grande beauté de sa ville, Rome, et la beauté de l'amour vrai. Il se souvient ainsi d'une jeune fille, son premier amour, une belle jeune fille qui ne l'a pas choisi. Mais cet amour symbolise la beauté perdue mais entrevue, réalisée à ses yeux. Ce film italien, décapant et ironique, dénonce aussi les travers du siècle : la place centrale de l'argent (on aperçoit des Chinois et des Orientaux triomphants), la vulgarité touristique, les relations humaines dégradées, la solitude urbaine, la religion de l'amusement et des fêtes, la pitoyable image des religieux, des scènes surréalistes sur une Sainte, style Mère Teresa, etc. Paolo Sorrentino semble nous dire : la beauté est là devant vous, elle vous attend, il suffit de la chercher et de la trouver... Un grand film qui nous vient d'Italie, le pays aux mille merveilles dans tous les coins de rue, surtout à Rome...