jeudi 22 mars 2012

"La route"

Je viens de lire un roman, "La route" de Cormac McCarthy, que je n'avais pas eu envie d'ouvrir depuis sa sortie en 2008. Je connaissais la réputation du livre : noire et désespérante, glaçante et dérangeante... Or, j'ai pris ce poche dans mon sac et j'ai démarré les premières pages dans l'avion qui me transportait vers mon pays natal, le Pays Basque. Et malgré la noirceur totale des pages que je parcourais avec attention, j'ai compris pourquoi ce livre a marqué les lecteurs. Cormac McCarthy décrit une époque post-apocalytique où les humains ont quasi disparu après un cataclysme effroyable (un accident nucléaire géant ?). Un père et son fils sont seuls au monde dans un monde hostile où le soleil ne réchauffe plus la Terre en laissant la place à la pluie, le froid et la neige. Ces deux personnages représentent l'humanité "gentille" dit le jeune garçon à son père. Les autres humains se livrent au cannibalisme et à la violence. Le père n'a qu'une obsession vitale : protéger son enfant et survivre. Le lecteur se prend à imaginer ces paysages dévastés, les rencontres violentes, la recherche épuisante d'aliments, la découverte des maisons abandonnées, la maladie qui épuise le père, le courage du fils. Je n'avais pas vu le film des frères Cohen, mais le roman possède un rythme cinématographique qui tient le lecteur en alerte. Il n'est pas dans mes habitudes de lire des ouvrages d'anticipation ou de science-fiction mais ce roman pose la question de la survie dans un monde redevenu sauvage et cruel. Qu'elle nous semble magnifique, la civilisation... En ces temps difficiles pour la République et la démocratie, il est essentiel de comprendre que la sauvagerie et la barbarie font, hélàs, partie intégrante de la condition humaine. L'actualité ressemble parfois à une fin du monde quand un individu inhumain, fou et haineux massacre des enfants par idéologie religieuse... Moment effroyable pour la société française. Je ne devrais paut-être pas aborder ce sujet douloureux dans mon blog mais en tant que citoyenne, je ne peux qu'exprimer mon effarement devant cet acte terroriste insensé, odieux et incompréhensible. La littérature sert aussi à décrire la fragilité de la civilisation et la tentation de la folie meurtrière des hommes...