mardi 2 juin 2020

Enfin, la liberté !

La règle des cent kilomètres a enfin disparu et c'est un soulagement supplémentaire après l'interdiction de sortir à plus d'un kilomètre de chez soi... Et pourtant, je n'ai pas pris ma voiture pour me lancer sur les routes de France. Comme la pandémie commence à se calmer sérieusement chez nous, interdire la circulation à l'intérieur du pays me semblait un abus de pouvoir… Mais, les effets du confinement m'ont un peu coupé les ailes. Quand on subissait le confinement, je rêvais de partir dès que le gouvernement lèverait l'interdit. Cette profonde envie de faire mes valises et d'aller voir la mer, la montagne, une belle ville, etc. me donnait le vertige. J'avoue à ma grande surprise qu'un soupçon demeure dans ma tête, celui du virus invisible qui traîne encore dans certains lieux. A mon âge déjà bien avancé, (et les médias ne se sont pas gênés pour nous dire et nous redire à longueur de journée que les plus de soixante-cinq ans étaient particulièrement visés par le Covid-19), la prudence s'est installée. Je me suis rendue compte avec plus d'acuité que d'habitude que je ressentais l'effet de l'âge dans cet épisode dramatique, je me sentais plus vulnérable et plus fragile. Donc, dans ces conditions, partir loin de chez soi n'est plus aussi évident. Rappelons-nous l'époque précédent le virus, comme c'était facile de s'évader, de visiter nos magnifiques capitales européennes, de prendre l'avion, le train, de monter à Paris, d'aller à Genève pour une journée. J'ai la sensation que le temps d'après le virus comportera des contraintes difficiles à supporter comme ce masque que l'on met dès que l'on rentre dans un magasin… Le temps de la mobilité joyeuse s'estompe pour le moment et le monde s'est rétréci depuis la pandémie. Il faut apprendre à se satisfaire de notre liberté retrouvée et de rêver à de nouveaux départs d'ici quelques semaines. Cet après-midi, je me suis baladée au bord du lac, vers Aix-les-Bains. Les restaurants du port ont ouvert et les terrasses m'ont semblé bien occupées. La vie reprend des couleurs et peut-être qu'elle redeviendra normale dans six mois. Quand les frontières entre les pays européens vont s'ouvrir, le monde sera déjà un peu plus vaste…  Le monde d'avant, le monde d'après, quel monde aujourd'hui ? Un monde vraiment déroutant, étonnant, surprenant et peut-être toujours aussi passionnant à découvrir ! Le jour où je franchirais à nouveau les portes d'un musée, de la médiathèque de Chambéry toujours close, d'un train et d'un avion, de revoir l'océan Atlantique, la Méditerranée, de revoir mes amies de l'atelier Lectures, je pourrais susurrer : "Le virus mauvais a disparu, la vie bonne est revenue" !