mardi 11 janvier 2022

Rubrique Cinéma : "Nos plus belles années"

 Il ne faut pas manquer "Nos plus belles années", une comédie italienne, signée Gabriele Muccino. Ce film retrace le destin de quatre adolescents durant quatre décennies de 1982 à nos jours. Cette chronique implique trois garçons : Giulio, Paolo et Riccardo et Gemma, la seule fille du groupe. A 16 ans, Giulio et Paolo aident Riccardo, blessé dans une manifestation et l'emmènent à l'hôpital. A partir de ce sauvetage, les garçons deviennent des amis intimes. Gemma rejoint le trio car Paolo est follement amoureux d'elle. Le quatuor amical va entamer une longue histoire commune qui se déroule de leur jeunesse à leur maturité. Gemma doit quitter Rome pour Naples car elle perd sa mère et sa tante la recueille chez elle. Paolo ne se remet pas de ce départ et n'oubliera pas Gemma, trop fragile, qui s'adapte difficilement à sa nouvelle vie. Elle fréquente un mauvais garçon, fait trop la fête, sombre dans l'alcool. Pendant ce temps, les garçons entrent dans la vie active avec difficulté. Riccardo, l'optimiste, essaie le journalisme sans succès. Paolo, doux rêveur, devient professeur de littérature, de grec et de latin et Giulio, l'ambitieux, choisit le métier d'avocat. La vie professionnelle les éloigne les uns des autres. La vie amoureuse éclate leur harmonie amicale. Paolo retrouve Gemma après quelques années de séparation mais elle préfère Giulio. Cette trahison entre amis amplifie le gouffre de leur amitié perdue. Riccardo finit par divorcer, son épouse étant lasse de sa marginalité professionnelle. Mais, une comédie italienne ne ressemble pas à une tragédie grecque. La fin du film raconte leurs retrouvailles après toutes ces années de malentendus, de jalousie, de discorde. Ce long métrage rappelle l'inoubliable "Nous nous sommes tant aimés" d'Ettore Scola en 1974. Mais l'époque diffère et les personnages d'aujourd'hui ne connaissent pas le boom économique, les grandes luttes sociales, les idéaux politiques. Mais, ils possèdent en commun l'énergie de la jeunesse, le goût de la réussite, le sens de la famille. Giulio, l'avocat, mari malheureux mais père comblé, finira par quitter le milieu huppé de sa femme. Paolo, l'éternel amoureux, chevalier servant, retrouve sa Gemma, enfin réconciliée avec elle-même. Riccardo, longtemps écarté de son fils, vivra à nouveau une relation apaisée avec celui-ci. Gabriele Muccino rend un hommage appuyé au cinéma italien avec l'ombre de Fellini et  celle d'Ettore Scola. La bande-son dynamise les images, les villes magiques de Rome et de Naples illuminent les scènes et la fresque sociale emporte l'adhésion du spectateur. Ces quarante années racontées sans nostalgie, ni pathos, se résument en deux heures : un pari gagné pour le réalisateur italien même si les critiques n'ont pas retrouvé la magie de Scola ou celle de Fellini. La dolce vita en 2020 au temps du Covid, semble difficile à vivre !