jeudi 6 juin 2013

Atelier d'écriture

A ce premier atelier d'écriture de juin, l'avant-dernier de la saison, nous étions huit participantes autour de Mylène, notre animatrice. Elle nous a proposé un exercice unique en trois étapes : créer quatre mots à une, deux, trois et quatre syllabes en leur enjoignant une dénomination (monsieur, madame, Maître, etc), puis établir une liste d'idées farfelues ou qui sortent de l'ordinaire et nous avons ensuite mélangé nos mots. Nous avons tiré au sort un mot inventé qui est devenu le nom de notre personnage. Dans le texte, nous pouvions utiliser les idées saugrenues du groupe. Voici mon texte  :
 Renaissance,
Madame Lapo venait de prendre sa retraite. Enfin, elle se sentait libérée du temps contraint. Elle était soulagée de ne plus subir le "métro, boulot, dodo", les embouteillages, les bruits, la pollution, les foules mécaniques, le stress, les incivilités. Terminée, cette vie de citadine, une vie volée et survolée... Elle avait pris une sage décision : vivre à l'envers, cesser d'être toujours à l'endroit, comme il faut, dans son travail, faire des efforts, se forcer. Pour commencer sa journée, elle se levait encore plus tôt pour profiter de son temps libre en dégustant son petit-déjeuner avec une lenteur sucrée et caféinée, confiture et pain fabriqués maison . Ensuite, elle s'adonnait à diverses activités physiques : marcher, courir, pédaler, bouger sans fin... Elle se reposait, après tous ces effort, sur son canapé de lectures : elle avait enfin compris qu'il valait mieux lire... à l'envers. En commençant par le dénouement du roman, elle remontait à la source des commencements pour vérifier son choix révolutionnaire. Elle changeait vite de livre si la fin lui déplaisait et évitait ainsi les déceptions. Madame Lapo-à-l'envers avait aussi compris que son temps se libérait en écartant les obligations sociales, les politesses hypocrites, les réunions familiales ennuyeuses. Son détachement des repères traditionnels provoquait des gestes inopinés : se signer quand elle rentrait dans une librairie ou une bibliothèque, lieux sacrés pour elle, siroter un porto dans un bar alors qu'elle se l'interdisait par convenance, voyager seule sans peur, se promener sans crainte, vivre enfin une liberté reconquise. Un jour, elle se mit soudain à ressentir une souplesse dans son corps et une fraîcheur dans son esprit qu'elle avait oubliées, un sentiment de jeunesse à l'envers.  Madame Lapo, qui avait maintenant tout son temps se mit à l'écriture et révéla ses secrets de jouvence dans un livre intitulé : "L'endroit et l'envers" !