dimanche 8 mars 2015

Le 8 mars, journée des femmes

En général, je n'écris jamais le dimanche mais, aujourd'hui, je fais une exception. J'ai envie de marquer cette journée en évoquant la littérature féminine et féministe. Les femmes ont obtenu la liberté : liberté du corps (amour et maternité), liberté de l'esprit (littérature et politique). Mais, n'oublions jamais les luttes des femmes pour acquérir le droit de vote, de travailler, de posséder un compte en banque, etc. La libération des femmes est un combat continuel, perpétuel car tous les acquis sont fragiles. Le machisme et le sexisme courent toujours,  la violence contre les femmes persiste au sein des couples, et le viol est une arme de guerre en Afrique. Et si on pense à la situation des petites filles dans le monde, il vaut mieux naître garçon. Il ne faut pas céder à la peur de perdre nos libertés et l'égalité. Je me suis inscrite récemment à un cours de littérature sur le roman féminin au XXe siècle. Lundi dernier, notre professeur a abordé les "romancières en armes", jolie formule pour qualifier les femmes écrivains des années 70, grande époque du féminisme dans notre pays. La nostalgie m'a saisie quand nous avons évoqué Benoîte Groult et son "Ainsi soit-elle", Michelle Perrein, Chantal Chawaf, Hélène Cixous, Christiane Rochefort, etc. Les Editions des Femmes sont nées en 1973 avec Antoinette Fouque. Ces femmes ont écrit des témoignages essentiels, précieux et même si leurs œuvres sont oubliées, elles ont marqué la fin du XXe siècle et ont affirmé haut et fort qu'être une femme n'était pas une sombre fatalité. Leurs dénonciations, leurs frustrations, leurs rancunes et leurs humiliations ont nourri des milliers de textes qui ont rencontré un public très large, les hommes y compris. En cette journée du 8 mars, je pense à ces femmes battantes, à ces femmes en lutte contre l'injustice, le mépris, la violence. Je suis étonnée quand j'entends que le féminisme est une idéologie archaïque, dépassée, oubliée, démodée, raillée, mais avec tous les événements de janvier, les femmes de plus en plus voilées, les femmes toujours infériorisées, la vigilance s'impose...