samedi 21 avril 2018

"Sentinelle de la pluie"

Je n'avais jamais lu Tatiana de Rosnay et j'ai eu la curiosité d'emprunter son dernier ouvrage, "Sentinelle de la nuit", publié chez Héloïse d'Ormesson. Je l'ai lu jusqu'au bout malgré une déception grandissante. Ce roman m'a semblé brouillon, écrit avec un style plat et banal, traitant deux sujets concordants : une crue historique de la Seine à Paris et une crise familiale. La famille Malegarde se retrouve donc à Paris pour fêter les soixante dix ans du patriarche. Le père arboriste est renommé sur le plan international car sa passion des arbres l'a conduit à s'engager pour les défendre. Lauren, la mère américaine prépare cet anniversaire depuis deux ans. Des pluies diluviennes s'abattent sur la ville et contrarient leurs retrouvailles. Dans l'hôtel, leur fils, Linden, et leur fille, Tilia, sont venus de la Californie et de Londres pour fêter l'anniversaire de leur père. Un premier incident éclate : Paul souffre subitement d'un AVC. Deuxième incident : Linden, homosexuel, n'a jamais avoué à son père sa relation amoureuse avec un jeune américain et il souffre de cette incommunicabilité. Tilia, artiste ratée, a survécu à un accident de la route où elle a perdu ses cinq meilleures amies. Et la pluie tombe, tombe sur Paris. Linden, lui aussi, est très connu car c'est un photographe international dont les photos de stars font le tour du monde. Dans ce milieu privilégié où on vit à Londres ou à New York comme si c'était la banlieue parisienne, le lecteur commence à constater que les personnages sonnent faux... Tatania de Rosnay a aussi inventé une amie de Linden qui aurait perdu son amoureux dans le drame horrible du Bataclan. Plus loin, la tante de Linden se suicide par désespoir car son amant marié la néglige. Trop, c'est trop. Pourtant, le portrait de Linden en homosexuel non assumé peut attirer l'adhésion du lecteur(trice). Toutes ces crises existentielles frisent le ridicule. Ce roman défend pourtant le libre choix de sa sexualité. Peut-être s'adresse-t-il aux millions de Français qui ont manifesté contre le mariage pour tous ? Quand j'ai lu (et sauté) les passages sur Paris inondé, pillé, sans électricité, je m'ennuyais ferme. Je prends rarement la plume pour dénigrer un roman. Je préfère de loin évoquer les bons livres, les meilleurs films, les séries à voir, et je ne perds pas mon temps à évoquer des ratages littéraires. A la fin du livre, Linden, se rend compte que son père l'aime alors qu'il le perd (il meurt de son AVC).  Ce roman grand public, trop grand public, utilise facilement les ficelles du romanesque et des faits divers. Peut-on parler de littérature ? Je ne crois pas...