mercredi 13 février 2019

Atelier Lectures, 4

Quatre romans ont été lus au sein de l'atelier et je les évoquerai par ordre chronologique. "Mari et femme" (2004) raconte l'histoire d'un couple en faillite. Naama et son mari Oudi se sont aimés très jeunes au lycée et ont donné naissance à une petite fille. Il est guide touristique dans le désert et elle, assistante sociale. Un matin, Oudi ne peut plus se lever, ses membres se paralysent. A l'hôpital, les médecins déclarent cette maladie neurologique, psychosomatique. Naama ramène son mari à la maison et lui, s'enferme dans le silence et la dépression. Leur fille de dix ans ne comprend pas la situation et reproche à sa mère d'être responsable de la situation. La narratrice décortique au scalpel son couple. Elle était attirée par un peintre sans tromper son mari, d'une jalousie féroce. Les relations entre eux deviennent orageuses, inquiétantes et sombrent dans un malentendu indémêlable. Naama se refugie dans son travail d'assistante sociale où elle s'occupe des mères célibataires qui abandonnent leur bébé pour l'adoption. Son mari s'enfonce tellement dans la paralysie corporelle et mentale qu'elle fait appel à une guérisseuse bouddhiste. Le destin frappe alors à sa porte… Son mari guérit et quitte Naama en tombant amoureux de la jeune femme soignante. Naama comprend que sa vie de couple se fracasse sur le rocher de l'infidélité. La voilà libérée et seule, et une nouvelle page s'ouvre pour elle. Dans le deuxième roman, "Théra", l'écrivaine utilise la trame romanesque du couple, sujet essentiel et indémodable… La narratrice met fin à l'aventure maritale et se retrouve seule avec son fils de six ans. Ses parents ne comprennent pas cette décision et elle ressent de la culpabilité pour son enfant. Elle rencontre un ami, lui aussi, en instance de divorce. Les deux esseulés vont s'unir et réunir leurs enfants en une seule famille. Mais, ce projet heureux ne se passe pas comme prévu. Zeruya Shalev pose le problème délicat et complexe de la famille recomposée. Dans ces deux romans, des points communs relient ces deux histoires : un monologue intérieur féminin, des relations difficiles entre hommes et femmes, entre parents et enfants, une vision lucide voire pessimiste de la famille, lieu pathologique par excellence. Rien n'est simple et serein dans les œuvres de Zeruya Shalev… La suite, demain.