mercredi 25 novembre 2020

Bientôt, le bout du tunnel

 Retenons bien les leçons de notre Président hier à la télévision : oui au déconfinement à partir du 18 décembre sous conditions. Ne dépassons pas la barre des 5000 contaminés par jour. Sinon, retour à la case départ. J'ai l'impression de jouer depuis le mois de mars à un immense jeu de l'oie. Les dés peuvent mener à la case "Prison", ce que nous avons vécu pendant trois mois au printemps et à l'automne. Le virus circule comme un ennemi invisible et beaucoup de précautions devront être respectées : couvre-feu à 21 heures, déplacements limités à 20 kms pendant 3 heures, possibilité de changer de département pendant les Fêtes de Noël. Le Président a quand même compris qu'il fallait relâcher la pression sur cette règle absurde du kilomètre autour de son pâté de maisons. Sinon, la nature nous manque, les parcs et jardins, les balades au bord du lac (enfin !) aussi. Je ressentais cette envie de revoir le lac du Bourget en prétextant une course, j'ai poussé la voiture jusqu'au Viviers-du-Lac et j'ai marché dix minutes sur l'esplanade. Revoir une mouette m'a remplie d'une joie fulgurante... Enfin, je revenais à la source de cette émotion donnée par un paysage unique. Le revoir en cachette en transgressant la consigne de cette assignation à domicile m'a semblé un geste au fond un peu anodin et j'étais prête à régler une amende. Les magasins vont ouvrir leurs portes samedi et ils seront certainement bien fréquentés. Pour ma part, je préfère prendre l'air, marcher, me balader, contempler, observer ce qui m'entoure. Merci, Monsieur Le Président, vous avez perçu même au fond de votre Palais de l'Elysée que les séniors avaient besoin de se dégourdir les jambes, que les joggeurs en avaient assez de tourner en rond, que les enfants ont besoin de parcs et de jardins en ville. Les librairies vont enfin ouvrir dès samedi, les bibliothèques aussi. Les cinémas reviennent après le 18 décembre. On avait fini par oublier cette dimension culturelle dans notre quotidien : fureter dans une librairie, s'installer dans un fauteuil pour voir un film, emprunter un livre à la Médiathèque. La liberté retrouvée dans quelques jours même sous conditions va apporter un bien être certain, un meilleur moral malgré la menace permanente d'être contaminé. Notre mémoire collective sera marquée par le tragique du  virus, un repoussoir, antisocial, anti-culturel, anti-amour, anti-amitié, anti-travail et anti-vie. Vivement un vaccin terrassant ce dragon effrayant du 21e siècle !