lundi 10 juillet 2023

"La Maison dorée", Jessie Burton

Je viens de terminer le roman de Jessie Burton, "La Maison dorée", publié chez Gallimard dans la collection "Du Monde entier". J'avais beaucoup apprécié "Miniaturiste", un roman historique sur l'Amsterdam du XVIIIe siècle. "La Maison dorée" est la suite de "Miniaturiste". L'histoire se passe donc en Hollande en 1705. La famille Brandt prépare l'anniversaire de Théa, la nièce de Nella, l'héroïne du premier tome. Nella a perdu son mari, condamné pour son homosexualité, mais elle a sauvegardé sa belle maison au bord du canal. Elle élève Théa, la fille de sa belle-sœur, morte à la naissance du bébé. Son père, l'ancien secrétaire du mari de Nella, d'origine africaine, vit dans cette maison. Mais, Théa ne sait rien sur le secret de cette famille. Cette jeune fille, orpheline de mère, adore le théâtre et son idole est une brillante comédienne, Rebecca. Dans ce milieu artistique, elle rencontre un décorateur, Walter, dont elle tombe amoureuse. Le  théâtre attire Nella et elle fomente avec Walter leur fuite et leur mariage clandestin. Dans la maison de Nella, tout se dégrade par manque d'argent. Le salut de la famille passe par un mariage arrangé avec un jeune avocat riche. Théa, métisse ravissante et illégitime, refuse cette union et elle organise sa fuite avec Walter. Mais, elle reçoit une lettre de chantage qui l'oblige à donner de l'argent sinon sa liaison avec Walter sera révélée et provoquera un scandale. Un jour, elle suit une femme qui retirait la somme du chantage et elle découvre la double vie de Walter, marié et père de famille, le responsable du chantage. Théa décide de tout quitter : sa vie à Amsterdam, sa famille, son futur mariage. Nella, catastrophée, va se mettre en route pour retrouver sa nièce adorée. Jessie Burton est une superbe conteuse qui maintient un intérêt permanent pour ses beaux personnages de femmes. Nella, la prudente et Théa, la rebelle, forment un duo complémentaire. L'une a subi son destin et l'autre va le maîtriser. La suite de "Miniaturiste" se lit avec plaisir surtout dans la période estivale. Je conseille la lecture du premier tome pour mieux savourer "La Maison dorée". Cette lecture agréable nous plonge aussi dans une société hollandaise du XVIIIe siècle, corsetée de préjugés, mais friande de modernité. Quand on aime la peinture hollandaise si parfaite, le roman constitue un tableau digne de Vermeer et de Rembrandt.