vendredi 19 juillet 2019

Balade à la Médiathèque de Chambéry

Aujourd'hui, je devais rendre des documents à la Médiathèque et j'en ai profité pour rester un bon moment à butiner dans quelques rayonnages, à flairer les nouveautés, à feuilleter quelques journaux. J'aime ces moments entre 13h et 14h où le silence règne dans tous les étages, où la fraîcheur climatisée protège de la chaleur étouffante de la ville. Peu de lecteurs, de lectrices et je n'ai croisé que quelques employés de la médiathèque. Espace laïque, profane par excellence, le lieu prend l'allure d'une vieille église, d'un temple protestant, d'un lieu sacré en fait. Une bibliothèque à mes yeux diffuse ce charme incommensurable du recueillement, de la concentration et ô miracle, aucune sonnerie de téléphone n'atteint mes oreilles. Les usagers (quel mot affreux) ont déserté, se sont éparpillés en montagne, sur les bords des lacs ou dans des destinations plus lointaines. Je commence donc par le secteur littérature au premier étage. Peu de nouveautés disponibles, elles aussi se sont embarquées dans les valises des vacanciers. J'ai le temps de fureter les étagères d'un espace qui me convient beaucoup, celui de la littérature. Les bibliothécaires ont adopté une classification simplificatrice, les quatre lettres LITT, (ou littérature) pour caser tous les ouvrages incasables. Tout ce qui n'est pas fictionnel se retrouve dans ce secteur peu fréquenté par ailleurs. J'aime me pencher sur ces livres où le mélange des genres me procure toujours des réflexions jouissives tellement la cohabitation entre écrivains me semble incongrue. Les grands écrivains classiques côtoient les contemporains parfois inconnus. J'ai donc mis dans mon sac, Marie-Hélène Lafon et son "Album", "Un été avec Baudelaire", "Glaneurs de rêve" de Patti Smith, "Le fils perdu" de Olivier Barrot. Des livres qui s'ajoutent au programme déjà saturé de mes lectures d'été. Je suis tombée sur la Pléiade, "Les mémoires d'Outre-Tombe" de Chateaubriand. J'ai lu quelques lignes en admirant le style magnifique mais, je l'ai abandonné sur le rayonnage. Je suis pourtant à la retraite, me suis-je dit, mais non, cette œuvre me demanderait trop de temps à la relire quarante ans après… Je suis montée au deuxième étage pour le rayon philo et j'ai trouvé un Clément Rosset, "Le régime des passions". Le titre m'a plu et hop, dans mon sac. Je regarde les nouveaux documentaires sur les tables et j'observe que certains sujets ne semblent pas passionner les foules. Ils sont là depuis quelques semaines dans l'attente d'une main bienveillante. Certains livres souffrent d'abandon… Je les emprunterai un jour pour qu'ils prennent l'air… Voila mon début d'après-midi à la Médiathèque de Chambery. Mon sac était rempli de pépites livresques et en plus, c'est gratuit ! Quelle belle invention, la lecture publique…