mercredi 5 octobre 2016

Escapade à Lisbonne, 4

Un de mes plus grands bonheurs quand je me trouve dans une grande capitale européenne peut se résumer en un seul mot : l'art ! J'organise ma journée en fonction des heures d'ouverture de ces institutions et à Lisbonne, les musées ouvrent leurs portes de dix heures du matin à dix-huit heures sans exception. Je partais le matin pour découvrir ces musées en me donnant pour objectif de me limiter à deux musées par jour. Je suis donc revenue à Lisbonne pour revoir les toiles de Vieira da Silva dans sa Fondation située dans un quartier un peu excentré. J'ai ressenti la même émotion que j'avais vécue la première fois en 2002. Une bonne trentaine de tableaux m'attendait et les observer dans leur format, leurs couleurs, leur structure augmentait mon admiration pour cette grande dame si modeste de la peinture lyrico-abstraite. J'aime me perdre dans toutes les lignes, les formes, les parallèles, les verticales, les horizontales, et dans le cadre, apparaît une fenêtre, une issue, un espace de liberté comme une envolée vers la liberté. Ce dimanche matin, nous étions cinq visiteurs à rencontrer les œuvres de Vieira sans nous gêner et en partageant notre affection pour cette créatrice de génie, malheureusement peu connue alors qu'elle a marqué son époque sur le plan pictural. Après ce pèlerinage culturel, consacré à mon peintre préférée, j'ai pris le chemin du bord de Tage pour visiter le Musée national d'Art ancien de Lisbonne niché sur une colline face au fleuve. Le charme du musée réside dans sa dimension plus que raisonnable et le nombre de tableaux n'écrase pas le visiteur. J'ai remarqué la salle des Guardi, Breughel, Turner, Raphaël, Durer, Cranach, etc.  Mais, quelle déception d'apprendre que le Jérôme Bosch avait migré au Prado à Madrid. Je me suis consolée en découvrant une magicienne des natures mortes : Josefa de Obidos, une rareté extraordinaire dans un monde masculin en majorité. Le troisième musée très important, le Berardo,  qu'il ne faut surtout pas manquer, se situe à Belem, en face du Monastère des Hiéronymites dans un complexe culturel au bord du Tage. Ce Beaubourg lisboète repose sur des collections privées de José Berardo, un homme d'affaires, amateur d'art. Dans un espace blanc, l'art moderne et contemporain aligne les œuvres des artistes comme Picasso, Max Ernst, Balthus, Miro,  Delvaux, Bacon, Arman et même Warhol. Le monde de l'art est donc bien présent à Lisbonne sans oublier la Fondation Gulbenkian et le musée d'art contemporain du Chiado où j'ai découvert l'univers coloré et fantasmagorique de Paula Rego, une femme artiste de tout premier plan. Les voyages se font aussi dans la planète Art et les musées lisboètes méritent qu'on leur consacre toute notre attention admirative...