jeudi 27 février 2014

Rubrique cinéma

Je suis allée voir un "joli petit" film suisse, "Les Grandes Ondes" du réalisateur Lionel Baier avec Valérie Donzelli, Michel Willermoz et Patrick Lapp. Une équipe de journalises radiophoniques doit se rendre au Portugal pour rendre compte des subventions accordées à ce pays si pauvre. Nous sommes en 1974. La tension est à son comble entre la jeune journaliste ambitieuse et son collègue, proche de la retraite, et qui souffre de troubles de mémoire. Comme j'aime beaucoup le Portugal et que je me souviens bien des années 70, années de ma jeunesse, j'ai apprécié ce retour cinématographique sur une réalité historique quand les dictatures portugaise, espagnole et grecque régnaient au Sud de l'Europe. L'escapade au bord d'un Combi Wolswagen s'apparente à un road-movie où chaque protagoniste joue leur rôle avec un humour virtuose. Ils mènent leurs enquêtes à travers le pays quand ils apprennent que Lisbonne s'agite en ce jour du 24 avril. Ils vont couvrir le changement politique sans vraiment se rendre compte de sa portée historique. Le passage le plus intéressant du film montre la Révolution des Œillets de 74, une révolution fraternelle sans violence et sans victimes et qui va marquer notre époque contemporaine. Le Portugal se libère, viendra ensuite l'Espagne avec la mort de Franco, la Grèce, et la chute du mur de Berlin en 1989. Ainsi, la démocratie s'installe partout en Europe. Souvenons-nous des images célèbres des soldats portugais rejoignant le peuple avec des œillets au bout de leur fusil. Le réalisateur rend aussi hommage à la radio,  ce média si important à l'époque quand les reporters traquaient la vérité des événements avec un matériel à bandes, la préhistoire de la communication. J'aime bien ces films proches de l'artisanat artistique, sans prétention et sans gros moyens délirants. "Les Grandes Ondes" appartient à cette catégorie : un film modeste mais très attachant sur l'air du temps des... années 70.