lundi 23 septembre 2013

Rubrique cinéma

Je suis allée voir par curiosité le film d'Emmanuelle Bercot, "Elle s'en va", road-movie à la française qui met à l'honneur notre gloire nationale du cinéma métropolitain, Catherine Deneuve. Bettie, le personnage central, cumule les malheurs dans sa vie : son amant la quitte pour une fille plus jeune (quelle banalité), son restaurant bat de l'aile, sa mère partage son espace, sa fille est fâchée avec elle, son petit-fils lui est inconnu. Elle se remet à fumer pour se "détendre", mais en voulant acheter du tabac, elle part avec sa voiture et le hasard l'amène à rencontrer un vieux paysan mutique, des filles paumées dans une boîte-western, un jeune gigolo marginal, un agent de sécurité prévoyant, et enfin son petit-fils qu'elle doit accompagner dans l'Ain chez son grand-père. Sa vie prend alors une tournure plus heureuse. La confrontation "petit-fils roublard et grand-mère maladroite" est un des passages les plus charmants pour sa fraîcheur, sa cocasserie et sa tendresse. Bettie va enfin rencontrer un homme bourru mais séduisant, (il est maire de son village). La famille "bancale" va devenir "normale" : les retrouvailles vont culminer dans un banquet champêtre avec la présence de sa fille, enfin apaisée, sa mère toujours aussi pimpante, et un nouveau complice, enfin gentil. Cette escapade s'avère salutaire pour Bettie. Le film ressemble un peu trop à un conte de fées moderne et frôle l'optimisme mièvre et béat. Mais, en ces temps de morosité, ce n'est pas négligeable de filmer la libération d'une femme "mûre", qui peut changer sa vie à problèmes en essayant de retrouver un équilibre familial et affectif. Catherine Deneuve traverse le film avec une légèreté amusante et étonnante. Sympa, sans plus.