lundi 23 janvier 2012

Atelier d'écriture, Borgès, le chat

Dans la séance du 3 janvier, Mylène nous a montré une reproduction d'un dessin de Sempé où un chat, seul dans un salon dont les murs sont couverts de livres, observe la rue. Il fallait écrire un texte exprimant les pensées du chat. Voilà ce petit texte que j'ai composé à partir de ce dessin qui fut la une de Télérama.
"Borgès,
Je m'appelle Borgès. Quel drôle de nom ? Ma patronne, la bibliothécaire du lieu, m'a donné le rôle du chat, chasseur de rats de bibliothèque. Je protège les livres, je suis le gardien du temple. Dehors, j'observe la foule qui vaque à ses occupations. Ils vont et viennent sans but et feraient mieux de fréquenter ma bibliothèque désertée. Je me sens seul souvent dans cette tour des livres, pourquoi suis-je aussi seul ? Les gens n'aiment-ils plus lire ? Pourtant, mon nom de Borgès, m'a raconté ma patronne passionnée de littérature, vient d'un écrivain argentin, José Luis Borgès, directeur de la bibliothèque Nationale de Buenos Aires, en son temps. Borgès, l'écrivain, a dit dans un poème :"Jadis, quand je rêvais du paradis, c'est une bibliothèque que je voyais". je partage son opinion et je vis dans cet Eden depuis que je suis né. Ma bibliothécaire voue un culte à ce bizarre Borgès, l'humain. Chaque fois qu'un lecteur daigne pénétrer dans mon antre des livres, je le salue avec "chat-leur" et lui conseille des livres "chat-crèment" distrayants. Le seul malheur que je redoute, c'est de perdre la vue comme ce Borgès de Buenos Aires. Sans vue, pas de chasse aux rats, plus d'accueil des lecteurs, plus rien. Je vous rassure, tout va bien... Quand je contemple les rayonnages de la bibliothèque, je rêve de me nommer Homère, Rousseau, Voltaire, Racine et tant d'autres génies du livre. Au fond, Borgès me convient très bien. Les chats vivent pour le plaisir, plaisir de la vie, plaisir de la lecture. Au fait, si vous n'avez jamais lu Borgès, empruntez-moi ces poèmes et ses récits, vous ne le regretterez pas !"